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Des nombreux inconvénients que suscitent les plants transgéniques, leur capacité à se mêler facilement aux espèces naturelles est sans doute le plus problématique. Les abeilles ne font par exemple pas la différence entre le maïs OGM et le maïs traditionnel. Aussi, quand elles butinent et par la suite fabriquent leur miel, les deux sortes de pollens peuvent se retrouver mélangées. De fait le miel qui est ensuite vendu aux consommateurs peut contenir, même en quantités infimes, des éléments génétiquement modifiés.
Une situation qui a interpellé les institutions européennes. L’avocat général de la Cour Européenne de Justice (CEJ), Yves Bot, a estimé hier que la commercialisation de miel partiellement transgénique nécessite une autorisation de mise sur le marché. A ses yeux, les produits contenant même une partie infime (et involontaire) d’OGM doivent porter une mention de cette contenance sur leur étiquette. Rappelons que l’Union Européenne (UE) n’impose actuellement une étiquette « avec OGM » que si le produit en contient plus de 0,9% et que cette proportion est techniquement inévitable, ce qui est le cas normalement avec la pollinisation.
Le durcissement prôné par la CEJ intervient alors que la Cour doit statuer sur le sort d’un apiculteur allemand élevant ses abeilles à côté de champs de maïs génétiquement modifiés. Dans ces champs poussaient du maïs MON 810, commercialisé par la célèbre multinationale américaine Monsanto, qui n’a pas vraiment la cote en Europe.
L’apiculteur n’a pas attendu de savoir s’il pouvait commercialiser son miel : il a porté l’affaire devant les tribunaux allemands, lesquels ont demandé à la justice continentale de trancher. Si celle-ci devait donner raison au plaignant, et l’on notera que la CEJ suit l’avis de l’avocat général dans 80% des cas, c’est tout l’avenir des cultures OGM européennes qui pourrait être remis en question. Une issue qui ne ferait pas que des malheureux.
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