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Ils sont omniprésents dans les villes, où leur roucoulement fait partie des bruits du quotidien. Vecteurs de maladie au « physique » ingrat, les pigeons pâtissent à ces titres d’une bien mauvaise image. Et pourtant…
Qui n’a pas connu la mésaventure de voir sa voiture « bombardée » de crottes de pigeon ? Cet « oiseau de malheur » semble aussi prendre un malin plaisir à se soulager sur nos épaules voire, pour les plus malchanceux, la paume de nos mains ou notre cuir chevelu. Rien que pour cela, on souhaiterait le voir disparaître à tout jamais, indépendamment de leur utilité pour la biodiversité. Particulièrement acides et souvent difficiles à nettoyer, les déjections des pigeons pourraient pourtant s’avérer très utiles dans le futur.
Le designer et chercheur belge Tuur Van Balen a en effet eu l’idée pour le moins originale – et sur le papier assez prometteuse – de les transformer en un « savon biologique » qui, par définition, nettoierait les édifices de nos villes et autres pare-brise au lieu de les salir. Subventionné par les autorités flamandes (en l’occurrence le ministère de la Culture et le Comité flamand de l’Architecture et du Design), ce projet baptisé « Pigeon d’or » et mené en collaboration avec, entre autres, le biologiste James Chappell a été lancé début 2010.
Il consiste à modifier le métabolisme de l’espèce via la biologie synthétique, laquelle « permet d’ajouter de nouvelles fonctionnalités à ce qui est communément considéré comme des “rats volants” », détaille son initiateur sur son site Internet. Des bactéries spéciales ont été mises au point. Une fois inoculées à l’oiseau, elles pourraient théoriquement produire un savon biologique à l’intérieur de son intestin et ainsi modifier ses matières fécales en un détergent parfaitement inoffensif.
Problème : « exporter » lesdites bactéries hors du laboratoire et les tester sur des pigeons pose d’importants problèmes éthiques et juridiques, a admis M. Van Balen. Au nom de quoi, en effet, l’Homme pourrait-il modifier les fonctionnalités naturelles d’un animal ou en créer de nouvelles ? De quel droit « transformer » des animaux sauvages en « nettoyeurs volants » ?
Ces questions capitales, qui relèvent davantage de la morale que de la science et sont vouées à générer des débats enflammés, le chercheur belge n’a pas encore été capable de leur apporter une réponse à même de contenter tout le monde. Pas sûr qu’il y parvienne un jour…
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