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Dès janvier prochain, les compagnies aériennes devront se plier à une nouvelle règle instaurée par l’Union européenne (UE) : acheter des permis de polluer pour avoir le droit de voler dans l’espace aérien continental. On a vu que l’introduction du principe « pollueur-payeur » dans le secteur aéronautique fait grincer bien des dents mais les instances dirigeantes ne semblent pas disposées à reculer, en dépit de certaines menaces de représailles formulées en Chine et outre-Atlantique.
Les compagnies seront donc bien obligées de trouver de nouvelles alternatives et elles sont de plus en plus nombreuses à miser sur les biocarburants. L’alliance franco-néerlandaise a également pris le virage des essences « propres », elle qui vient tout juste d’annoncer que, dès septembre prochain, deux cents vols effectuant la liaison entre les capitales française et néerlandaise verront leurs réservoirs remplis à 50 % par du kérosène et à 50 % par de l’huile de friture usagée, principalement végétale, récupérée dans les restaurants (!)
« Après avoir démontré il y a deux ans qu’il était techniquement possible de voler grâce à du biokérosène, nous entrons aujourd’hui dans une nouvelle phase, celle de certification » a déclaré Camiel Eurlings, le Directeur général de KLM. Contrairement aux agrocarburants et aux essences alternatives conçues à partir du jatropha, une plante qui figure notamment dans les petits papiers de la Lufthansa mais dont la culture de plus en plus soutenue inquiète plusieurs associations de protection de l’environnement (NDLR : « Il faudrait 80 000 m² de terres pour satisfaire à l’obligation européenne d’incorporer 10% d’agrocarburants dans les transports », a ainsi calculé Lionel Vilan, conseiller technique à France nature environnement (FNE), selon lequel il n’y aurait tout simplement « pas assez de surface sur terre pour à la fois nourrir la population et faire voler nos avions ». Sans parler du déboisement et des importantes quantités de gaz à effet de serre (GES) dues à l’acheminement du biocarburant à base de jatropha…), l’huile de friture n’a a priori aucun impact néfaste sur la planète.
Il en est de même en ce qui concerne les « éco-kérosènes » élaborés à partir d’algues poussant sur des terres désertiques. « Cette technologie ne sera pas mûre avant trente à quarante ans », a néanmoins tempéré Philippe Marchand, directeur stratégie chez Total. Entretemps l’huile de friture se sera probablement fait une place au soleil. Tout comme, hélas, le jatropha.
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