Un combat solitaire dans les Calanques
Isabelle Poitou, directrice de MerTerre, se remémore les débuts de l’association, déclarant qu’ils étaient « un peu seuls à crier dans le désert ». Vingt ans après, avec 2 000 mètres cubes de déchets ramassés, l’équivalent d’une piscine olympique, le combat continue. « S’accrocher à ses rêves », c’est ainsi qu’elle décrit sa persévérance pour voir un jour des littoraux et des fonds marins dépourvus d’ordures. Une vision qui, malgré des progrès notables, reste un idéal à atteindre.
Évolution des déchets: nouvelles tendances et défis persistants
MerTerre, décrite comme « l’envers du marketing », observe une évolution dans la nature des déchets collectés. Des « gros déchets des débuts » tels que les dépôts sauvages et les épaves cèdent la place aux « canettes, emballages alimentaires et mégots ». Les dernières années ont vu une diminution de deux tiers du volume de déchets collectés en dix ans, une victoire pour l’association. Cependant, les emballages plastiques et les mégots représentent désormais 60 à 70 % des déchets, soulignant les nouvelles tendances qui persistent.
Des progrès et des défis à l’aube de la COP28
Le constat de MerTerre est partagé par le parc national des Calanques, qui note une amélioration générale tout en pointant les « zones d’interfaces ville-nature » comme les Goudes, où des défis persistent. Zacharie Bruyas, responsable communication du parc, souligne le « progrès important des outils réglementaires et des politiques publiques ». Cependant, l’association rappelle que sans son action, les paysages seraient inévitablement submergés par davantage de déchets.
Malgré les avancées, la pollution persiste, avec des visiteurs découvrant des décharges sauvages dans les Calanques. Les défis incluent non seulement la réduction des déchets terrestres mais également la gestion des rejets d’eaux usées en mer. Alors que la COP28 se profile, l’expérience de MerTerre dans les Calanques souligne l’importance d’une action globale pour aborder la crise des déchets marins. La convention imminente entre le parc des Calanques et Citéo offre un exemple de collaboration entre organismes publics et privés, soulignant l’urgence d’agir pour préserver nos écosystèmes côtiers.
