Presse : 500 journalistes signent une charte pour un meilleur traitement de « l’urgence écologique »

Presse : 500 journalistes signent une charte pour un meilleur traitement de « l’urgence écologique »
Plus de 500 journalistes et 30 rédactions ont signé une charte s’engageant ainsi à mieux et davantage informer sur l’environnement.

« Un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique ».

C’est l’engagement pris par plus de 500 journalistes de différents médias et 30 rédactions en signant une charte à titre individuel et rendue publique mercredi 14 septembre 2022.

Alors que 53 % des Français-es estiment que les médias n’accordent pas assez de place à l’environnement et au climat, et qu’un tiers juge « anxiogène et catastrophiste » le traitement de ces sujets, les journalistes sont invités à « traiter le climat, le vivant et la justice sociale de manière transversale, l’écologie ne devant plus être cantonnée à une simple rubrique mais devenir un prisme au travers duquel considérer l’ensemble des sujets ».

Le dernier rapport du Giec précise d’ailleurs que les médias « cadrent et transmettent les informations sur le changement climatique. Ils ont un rôle crucial dans la perception qu’en a le public, sa compréhension et sa volonté d’agir ».

« Faire preuve de pédagogie », « s’interroger sur le lexique et les images utilisées pour ne plus voir, par exemple, des photos d’enfants s’amusant dans l’eau pour illustrer des vagues de chaleur mortelles », font partie du texte.

Un engagement pris au sérieux par ces reporters pour « améliorer collectivement la médiatisation de ce enjeux cruciaux pour les générations actuelles et à venir ».

A l’heure où le greenwashing s’étend de plus en plus, les solutions proposées sont trompeuses, la responsabilité des journalistes est immense.

Des catastrophes climatiques dues au changement climatique

« Pour informer sur les origines des bouleversements en cours, les stratégies des lobbys pour semer le doute et les réponses à la crise, les reporters doivent en outre pouvoir se former en continu », selon les signataires de la charte. « Et puisque l’urgence climatique concerne toute la population, les rédactions doivent verdir leurs pratiques en réduisant leur bilan carbone, en s’opposant aux financements issus des activités les plus polluantes et en consolidant leur indépendance ».

Les journalistes travaillent depuis plusieurs mois sur cette charte qui, selon eux, « n’a pas de valeur de coercition, c’est plutôt un genre de boussole ».

Radio France a, de son côté, annoncé « un tournant environnemental » avec notamment « un vaste plan de formation des équipes ».

Louis Espargilière, le créateur du média indépendant Vert se réjouit qu’« on parle de plus en plus de climat », bien que « cela reste vraiment infime, et tout un tas de problèmes perdurent ».

« Cet été, malgré la multitude de sujets sur la sécheresse et les incendies », leur lien avec le réchauffement climatique a « très rarement été rappelé ».