Les émissions provenant des réfrigérants et de l’énergie utilisés pour la climatisation représentent aujourd’hui environ 7 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et devraient tripler d’ici à 2050, à mesure que les températures continueront d’augmenter.
Selon Noah Horowitz, directeur de programme de l’organisation à but non lucratif Clean Cooling Collaborative, environ 3 milliards de climatiseurs supplémentaires seront installés dans le monde, en plus des quelque 2 milliards actuellement en place. « Nous ne pouvons pas nous contenter de faire comme si de rien n’était.
La présidence de la COP28, assurée par les Émirats arabes unis, est à l’origine de cet engagement aux côtés de la Cool Coalition du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).
Avec une température moyenne de 1,2 degré Celsius supérieure à celle de l’ère préindustrielle, le monde connaît des vagues de chaleur plus intenses. Avec un réchauffement de 1,5 °C, des centaines de millions de personnes pourraient être confrontées chaque année à une semaine de chaleur humide mortelle qui serait insurmontable sans accès à un système de refroidissement.
Selon les experts, la réalisation des engagements pris nécessitera des investissements importants dans le déploiement de technologies de refroidissement plus durables, avec l’aide d’incitations gouvernementales et d’achats groupés.
Il faudrait également que les réseaux électriques passent aux énergies renouvelables, car l’utilisation actuelle de climatiseurs et de ventilateurs pour se rafraîchir représente près de 20 % de la consommation mondiale d’électricité, selon l’Agence internationale de l’énergie.
« Nous avons besoin de climatisation, mais elle doit devenir plus efficace« , a déclaré Lily Riahi, coordinatrice mondiale de la Cool Coalition du PNUE.
Selon le texte négocié de l’engagement, les pays devraient réduire leurs émissions liées à la climatisation d’au moins 68 % par rapport au niveau de référence de 2022 d’ici à 2050, ce qui constituerait le premier effort collectif au monde sur les émissions énergétiques du secteur de la climatisation. Il s’agirait notamment de s’attaquer aux hydrofluorocarbures (HFC) utilisés dans les réfrigérants, mais aussi à la consommation d’électricité.
Cet engagement s’ajoute aux efforts entrepris dans le cadre de l’amendement de Kigali de 2016 au protocole de Montréal, qui appelle à une réduction progressive de la production et de la consommation de HFC – l’un des gaz à effet de serre les plus puissants – dans les technologies de refroidissement.
Parmi les 13 autres engagements énoncés dans le projet d’engagement figurent l’établissement de normes minimales de performance énergétique pour les systèmes de climatisation d’ici à 2030 et l’inclusion des émissions liées à la climatisation dans les plans d’action climatiques globaux des pays, appelés « contributions déterminées au niveau national ».
Les signataires devront également publier leurs propres plans d’action nationaux en matière de climatisation d’ici à 2026 et s’engager à soutenir le déploiement de technologies de climatisation très efficaces.
On ne sait pas encore quels pays, parmi les 40 ou plus consultés à ce jour sur l’engagement, pourraient rejoindre le pacte lors du sommet de deux semaines de la COP28 qui débutera le 30 novembre à Dubaï.
Un porte-parole de la COP28 a déclaré que les organisateurs de l’engagement étaient encore en train de réfléchir à la manière d’aborder le rôle des gouvernements infranationaux, principalement des villes, dans l’engagement. L’implication du secteur privé pour soutenir l’engagement est également à l’étude.
Le PNUE estime que les efforts déployés au niveau mondial pour lutter contre les émissions dues au refroidissement pourraient avoir un impact significatif d’ici à 2050, en évitant le rejet de 86 milliards de tonnes métriques d’équivalent dioxyde de carbone. À titre de comparaison, les émissions de CO2 liées à l’énergie s’élèvent à environ 37 milliards de tonnes métriques par an.