Le contexte mondial continue de favoriser le déploiement de nouvelles capacités de production d’énergies renouvelables dans le monde, et un nouveau record devrait être battu en 2023, selon le dernier rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), publié le 1er juin 2023.
Une hausse des installations renouvelables d’un tiers en 2023
Il annonce notamment une hausse d’un tiers des nouvelles installations photovoltaïques et éoliennes dans le monde en 2023, par rapport à 2022, « en raison du soutien politique croissant, de la hausse des prix des combustibles fossiles et des préoccupations en matière de sécurité énergétique ». Les renouvelables poursuivent donc l’augmentation de leur rythme d’installation.
L’Union européenne est ainsi en train de finaliser une directive sur les renouvelables, qui prévoit notamment de relever à 42,5 % (au lieu de 32 % suivant les textes actuels) la part des EnR dans le mix électrique européen en 2030. Cela imposera notamment de tripler les installations annuelles moyennes de nouvelles capacités éoliennes jusque 2030.
Par pays, la Chine devrait accueillir plus de la moitié des nouvelles installations renouvelables dans le monde en 2023, une place centrale qui devrait se confirmer : « en 2022, la Chine représentait près de la moitié de toutes les nouvelles capacités d’énergies renouvelables dans le monde. D’ici 2024, la part du pays devrait atteindre une part record de 55% du déploiement mondial annuel », indique l’AIE.
Le photovoltaïque vent dans le dos, l’éolien en clair-obscur
L’AIE note la part prépondérante que prend désormais le photovoltaïque dans la croissance des EnR, puisqu’il devrait couvrir les deux-tiers des nouvelles capacités renouvelables installées, tant en 2023 qu’en 2024.
« Le développement des centrales photovoltaïques de grande taille s’accompagne de la croissance de systèmes plus petits », par exemple sur les toits des immeubles, note l’AIE. Particuliers et organisations s’équipent ainsi de plus en plus de panneaux photovoltaïques en toiture, afin d’auto-consommer un maximum d’électricité, et faire baisser leurs factures.
La situation de l’éolien est plus contrastée. Après deux années moroses, il devrait connaître une excellente année 2023, avec une hausse annoncée des capacités installées de 70 %. Mais l’AIE tempère tout optimisme : cette embellie est « principalement due à l’achèvement de projets qui avaient été retardés », notamment en Chine à cause des restrictions liées au Covid-19.
Une fois ce « rattrapage » assimilé, pas sûr que la filière éolienne poursuivent sur cette trajectoire en 2024, notamment face aux problématiques d’autorisation d’implantation toujours plus difficiles à obtenir, malgré les volontés de simplification administratives.
Au-delà, contrairement au photovoltaïque, « les chaînes d’approvisionnement des éoliennes ne se développent pas assez vite pour répondre à l’accélération de la demande à moyen terme », notamment en raison de la hausse des prix des matières premières, s’inquiète l’AIE.