L’ONU publie une feuille de route pour réduire la pollution plastique

L’ONU publie une feuille de route pour réduire la pollution plastique
Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a publié, le 16 mai 2023, un rapport sur les moyens techniques permettant de réduire la pollution plastique de 80 % d’ici 2040. Trois mots d’ordre le sous-tendent : réutiliser (les contenants et les emballages), recycler (en augmentant la part de plastiques recyclables et en améliorant la filière recyclage), remplacer (en utilisant des matériaux alternatifs pour supprimer certains usages).

Entre le 29 mai et le 2 juin 2023, se tiendra à Paris, au siège de l’Unesco, la deuxième phase de négociations internationales en vue d’échafauder un accord mondial de lutte contre la pollution plastique.

Le PNUE appelle à « tarir le flot » de la pollution plastique

En amont de cette rencontre, le 16 mai 2023, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a rendu public une feuille de route détaillant « l’ampleur et la nature des changements nécessaires pour mettre fin à la pollution plastique et créer une économie circulaire ».

Baptisé Tarir le flot : Mettre fin à la pollution plastique et créer une économie circulaire à l’échelle mondiale, le rapport propose une série de mesures concrètes, qui permettraient, si États et entreprises s’accordent sur ces changements profonds, de diminuer la pollution plastique de 80 % d’ici 2040. Il vise à inspirer le futur accord mondial sur le sujet.

« Nos modes de production, d’utilisation et d’élimination des plastiques polluent les écosystèmes, créant des risques pour la santé humaine et déstabilisant le climat », rappelle Inger Andersen, Directrice exécutive du PNUE.

Suppression, réutilisation, recyclage, diversification

Le rapport propose d’éliminer tout d’abord tous les plastiques problématiques et inutiles. Pour ceux qui présentent une réelle utilité, le PNUE appelle à opérer trois changements au sein du marché, axés sur la réutilisation, le recyclage, et la réorientation et la diversification des produits.

Premier axe : la réutilisation. Le rapport estime que « la promotion d’options de réutilisation, telles que des bouteilles réutilisables, des distributeurs d’aliments en vrac ou encore des systèmes de consignation ou de reprise d’emballages, peut mener à une réduction de 30 % de la pollution plastique à l’horizon 2040 ».

Deuxième axe : le recyclage. Le PNUE appelle à durcir la réglementation, notamment en supprimant les subventions aux combustibles fossiles et en incitant fortement à augmenter la recyclabilité. Le rapport estime que la part de plastiques économiquement recyclables pourrait ainsi passer de 21 % à 50 %. Avec, à la clé, si la filière recyclage est correctement dimensionnée ensuite, une baisse de la production plastique de 20 %.

Troisième axe : la réorientation et la diversification. Le PNUE estime que « remplacer, en faisant preuve de prudence, les produits tels que les films plastiques, les sachets et les articles utilisés dans la vente à emporter par des produits composés d’autres matériaux (tels que le papier ou des matériaux compostables) peut entraîner une réduction de la pollution plastique de 17 % supplémentaires ».

Maintenir les plastiques « hors des écosystèmes et de nos corps »

En outre, la feuille de route réclame une amélioration de la gestion des 100 millions de tonnes de plastique à usage unique et à courte durée de vie qui resteraient produits tous les ans, en établissant des normes de conception plus dures et en rendant les fabricants responsables des produits libérant des microplastiques.

« Ce rapport du PNUE expose une feuille de route visant à réduire de façon considérable ces risques par l’entremise de l’adoption d’une approche circulaire qui maintient les plastiques hors des écosystèmes et de nos corps et les conserve dans l’économie. En suivant cette feuille de route, y compris lors des négociations concernant l’accord de lutte contre la pollution plastique, nous pouvons obtenir des victoires cruciales sur les plans économique, social et environnemental », synthétise Inger Andersen.