Airbus et le motoriste CFM vont tester la propulsion des avions à hydrogène

Airbus et le motoriste CFM vont tester la propulsion des avions à hydrogène
Airbus a annoncé qu'il construirait un démonstrateur pour tester la technologie de propulsion des futurs avions à hydrogène en coopération avec le motoriste franco-américain CFM International.

L’avionneur prévoit d’installer une version spécialement adaptée d’un moteur de la génération actuelle à l’arrière d’un avion d’essai A380. Airbus a livré son dernier A380 en décembre.

CFM, détenu conjointement par General Electric et Safran, est le plus grand constructeur de moteurs à réaction au monde en nombre d’unités vendues.

Airbus a annoncé qu’il produirait un petit avion de passagers « ZEROe » propulsé à l’hydrogène et qu’il entrerait en service en 2035.

Il y a un an, Airbus a déclaré à l’Union européenne que la plupart des avions de ligne s’appuieraient sur des moteurs à réaction traditionnels jusqu’en 2050 au moins.

Même ainsi, les responsables d’Airbus affirment que la recherche va semer une technologie perturbatrice susceptible de jouer un rôle dans la prochaine génération d’avions plus gros, tout en offrant une technologie radicalement nouvelle pour les petits avions pouvant accueillir entre 50 et 100 personnes.

Boeing s’est jusqu’à présent montré plus froid envers l’hydrogène et a mis davantage l’accent sur les carburants d’aviation durables.

Des tests tous azimuts

Signe d’un alignement croissant avec Airbus sur les technologies alternatives, CFM a déclaré l’année dernière qu’un moteur à réaction de nouvelle génération distinct appelé RISE, qu’il espère proposer aux gros porteurs à partir de 2035, serait capable de fonctionner avec des carburants, y compris l’hydrogène.

Pour construire le moteur de démonstration, CFM devra adapter un moteur existant pour gérer les températures et la vitesse plus élevées auxquelles l’hydrogène brûle, par rapport au carburéacteur à base de carbone.

Une alternative envisagée par certaines entreprises comme Universal Hydrogen est d’utiliser l’hydrogène pour alimenter des piles à combustible qui entraîneraient à leur tour des moteurs électriques propulsant l’avion.

La directrice technique Sabine Klauke a déclaré qu’Airbus étudiait la technologie des piles à combustible ainsi que la combustion de l’hydrogène.

Airbus a annoncé qu’il choisirait le type de produit final pour le projet d’avion décarboné « ZEROe » en 2025.

Le directeur général Guillaume Faury a été cité plus tôt ce mois-ci par Welt am Sonntag comme disant qu’Airbus pourrait faire cavalier seul et fabriquer des moteurs pour ses futurs avions à hydrogène.

Mais Faury a minimisé la perspective qu’Airbus se lance dans la fabrication de moteurs lors d’une présentation des résultats la semaine dernière, déclarant aux journalistes que cela « nécessiterait un changement de stratégie, et je n’ai pas indiqué que nous avions changé notre stratégie à ce sujet ».

Il a déclaré que travailler avec des partenaires sur la prochaine génération de technologie est théoriquement possible « et ce n’est pas quelque chose que nous exclurions complètement, mais plutôt de le regarder au cas par cas ».