Pour le Jour de la Terre, des militants pour le climat demandent l’interdiction d’acheter du pétrole russe

Pour le Jour de la Terre, des militants pour le climat demandent l’interdiction d’acheter du pétrole russe
Le 22 avril, des militants du climat ont organisé une vague de manifestations pour le Jour de la Terre, avec des demandes telles que l'arrêt immédiat des importations européennes de pétrole et de gaz russes et la fin de la construction d'infrastructures de combustibles fossiles.

En Europe, des militants à Berlin, Varsovie, Bruxelles et ailleurs ont ciblé les bâtiments du gouvernement allemand ou des ambassades. L’Allemagne est l’un des pays de l’Union européenne opposés à un embargo sur le pétrole et le gaz russes, en réponse à l’invasion russe de l’Ukraine, par crainte de dommages sur son économie.

Une cinquantaine de militants à l’extérieur de la représentation allemande auprès de l’Union européenne à Bruxelles ont scandé « soyez courageux comme l’Ukraine », alors que certains gisaient par terre en faisant semblant d’être morts, enveloppés dans des drapeaux ukrainiens et des vêtements peints pour avoir l’air ensanglantés.

Nastya Pavlenko, une militante ukrainienne lors de la manifestation de Bruxelles, a déclaré que l’argent dépensé pour les combustibles fossiles russes alimentait à la fois le changement climatique et la guerre en Ukraine.

« Il n’y a pas d’argent qui vaille la vie d’enfants qui meurent en ce moment en Ukraine et la vie de personnes qui seront déplacées et tuées à cause du changement climatique« , a-t-elle déclaré.

Des actions marquantes

Une douzaine de militants dans la ville de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, ont également organisé une manifestation, avec des pancartes indiquant « embargo maintenant ». Certaines parties de Lviv ont été touchées cette semaine par des frappes de missiles russes qui ont tué sept personnes.

Natalia Gozak, chef du groupe de la société civile EcoAction et l’une des personnes qui manifestaient à Lviv, a déclaré que les politiciens européens devaient choisir entre les « inconvénients » économiques d’un embargo et la mort d’Ukrainiens.

Aux États-Unis, des militants du groupe Extinction Rebellion ont bloqué une imprimerie de journaux à New York pour appeler à une plus grande couverture médiatique du changement climatique.

Des jeunes manifestants se sont également rassemblés dans des endroits comme Bangkok et Stockholm, auprès la militante suédoise Greta Thunberg.

Et à Londres, des militants d’Extinction Rebellion déguisés en nappes de pétrole ont manifesté devant les bureaux de Vanguard, le deuxième gestionnaire d’actifs au monde et le plus grand investisseur dans le charbon, avec plus de 300 milliards de dollars en combustibles fossiles. Les militants ont déclaré qu’ils voulaient attirer l’attention sur les investissements de l’entreprise, qui sont en grande partie « passés sous le radar ».

38 milliards d’euros d’importations de combustibles fossiles russes en deux mois

Les manifestants espèrent observer une amplification des actions climatiques lors du Jour de la Terre, jour où les citoyens du monde entier célèbrent et se mobilisent en faveur de la protection de l’environnement. Ils surviennent trois semaines après la publication du dernier rapport du GIEC qui estimait que nous avions trois années pour agir afin de maîtriser suffisamment les émissions de gaz à effet de serre et ainsi prévenir les pires impacts du changement climatique.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par Moscou le 24 février, l’UE a dépensé plus de 38 milliards d’euros en importations russes de combustibles fossiles.

Les 27 pays de l’UE ont convenu d’interdire les importations de charbon russe à partir d’août, dans le cadre de sanctions radicales visant également les banques et les magnats des affaires russes.

Des pays comme l’Italie et l’Allemagne ont déclaré qu’ils pouvaient se sevrer du gaz russe d’ici quelques années, et certaines entreprises européennes évitent déjà volontairement le pétrole russe pour éviter de nuire à leur réputation ou d’éventuels problèmes juridiques.

Mais les États de l’UE sont divisés sur l’opportunité d’imposer un embargo immédiat et complet sur les carburants russes, qui, selon l’Allemagne et la Hongrie, martèleraient leurs économies. L’UE obtient 40 % de son gaz de Russie.