Funérailles : être écolo jusque dans la mort

Funérailles : être écolo jusque dans la mort
Environ 60 % des français choisissent encore l’inhumation traditionnelle pour leurs funérailles malgré l’impact environnemental qu’elle a sur les sols et l’atmosphère.

Pourtant le secteur funéraire transite de plus en plus vers des techniques écoresponsables.

Petit tour d’horizon.

La pollution s’invite jusque dans notre mort.

Par inhumation ou par crémation, nos obsèques ont un impact environnemental insoupçonné pour les sols et l’atmosphère.

L’usage de formol, par exemple, particulièrement utilisé par les maisons funéraires pour retarder le processus de décomposition du corps, est très toxique pour les sols et les airs.

Selon une étude française récente, commandée par les services funéraires de la Ville de Paris, une inhumation produit jusqu’à 833 kg de CO2, soit l’équivalent d’un aller-retour Paris-New York en avion.

« Pollution des nappes phréatiques, pollution de l’air… Inhumation au cimetière ou crémation, toutes les funérailles seront polluantes », constate Michel Kawnik, le fondateur (Afif) pour nos confrères de France 24. « Il n’y a que les ours blancs qui accumulent les métaux lourds. Notre corps garde des molécules médicamenteuses et nous accumulons de très nombreux polluants », alarme-t-il.

Aujourd’hui, environ 40 % de la population française choisissent la crémation, « essentiellement pour des raisons financières ». Celle-ci émet en moyenne 3 % des émissions carbone d’un Français sur un an, contre11 % pour l’inhumation choisie par environ 60 % de la population.

Le formol, premier polluant

Le formol est en grande partie responsable de cette pollution des sols (pour les corps inhumés)… et de l’atmosphère (pour ceux étant passés par la crémation).

En France, la thanatopraxie est pratiquée sur environ 70 % des corps. Ce liquide chimique extrêmement polluant, classé cancérigène par l’UE, est injecté en très grande quantité dans le corps du défunt (entre 6 et 10 litres) lors de son embaumement.

Des soins « superflus », dénonce l’Afif (l’Association française d’information funéraire) auxquels cèdent facilement les familles des défunts sans avoir plus d’explication sur la réelle utilité de ce produit hautement polluant, sinon pour les maisons funéraires de « doublier le coût des obsèques ».

Selon Michel Kawnik, le fondateur de l’Afif : « La crémation d’un corps formolé rejette les dioxines, un véritable poison. Pour ne rien arranger, la légalisation impose depuis 2018, aux crématoriums français de s’équiper de filtres prévenant la diffusion de poussières et de certains métaux, mais ces filtres n’empêchent pas les formaldéhydes de se répandre dans l’atmosphère ».

La pollution au formol est plus lente lors de l’inhumation. Selon Claude Bouriot, ancien ingénieur au ministère de la Santé, « environ 3,3 kg de formaldéhyde pur est enterré en moyenne par cimetière ».

Les produits toxiques se diffusent ensuite dans les nappes phréatiques.

Vers des choix funéraires écologiques

Depuis plusieurs années, des services de pompes funéraires, s’adaptent et innovent de manière à proposer des funérailles les moins polluantes possibles et les plus écoresponsables.

Cercueils issus de matières biologiques, comme le bois brut ou le carton biodégradable (encore trop peu proposés par les services, parce que beaucoup moins chers), cosmétiques et vêtements en fibres 100 % naturelles, humusation (l’inhumation en pleine terre, sans caveau ni pierre tombale), jusqu’au choix du cimetière écologique et verdoyant.