L’Autriche devient le premier pays de l’Union Européenne à bannir le glyphosate

L’Autriche devient le premier pays de l’Union Européenne à bannir le glyphosate
Le lien entre glyphosate et cancer a fait l'objet de nombreuses études avec des conclusions diverses et variées, alimentant ainsi des débats virulents entre pro-glyphosate et anti-glyphosate. Cependant, de plus en plus de scientifiques tendent à dire que l'exposition à cet herbicide historiquement produit par la firme américaine Monsanto augmenterait de 40% le risque de cancer chez l'être humain. Résultat, le glyphosate est considéré depuis le 20 mars 2015 comme "probablement cancérogène" par le Centre International de Recherche sur le Cancer.

Malgré les nombreuses évidences démontrant sa dangerosité, l’Union Européenne ne juge pas utile d’interdire le glyphosate sur le Vieux Continent : le 12 décembre 2017, un texte de loi renouvelle en effet l’approbation du glyphosate pour cinq ans. Mais les États membres disposent encore de leur arsenal législatif national pour statuer sur la circulation du glyphosate sur leur territoire.

Et c’est pour rattraper les manquements de la législation européenne que le parlement autrichien a décidé de voter en faveur d’un amendement qui interdit totalement le glyphosate sur le territoire national.

À l’heure où la France se contente d’interdire la vente de glyphosate aux particuliers, l’Autriche devient le premier pays de l’Union Européenne à bannir cet herbicide controversé au nom du « principe de précaution ».

C’est le parti social-démocrate autrichien qui a proposé il y a quelques mois un amendement destiné à interdire « la mise sur le marché de produits à base de glyphosate au nom du principe de précaution ». Mais cette mesure était loin de faire l’unanimité, les pro-glyphosate s’appuyant sur la législation européenne pour justifier leur inaction.

Les discussions destinées à interdire le glyphosate ont été des invités de dernière minute dans l’agenda politique du Parlement autrichien. Profitant de l’absence de coalition en raison de la chute du gouvernement conservateur de Sebastian Kurz en mai dernier, plusieurs partis politiques autrichiens (dont le social-démocrate et les écologistes) ont réuni une majorité de voix afin d’approuver cette interdiction.

Ce tour de force a bien évidemment été salué par les organismes de protection de l’environnement même si le parti conservateur dénonce une loi qui pénalise les professionnels de l’agriculture.