Les ultrasons des chauves-souris perturbés par les façades des immeubles

Les ultrasons des chauves-souris perturbés par les façades des immeubles
Les chercheurs de la revue Science ont publié une étude démontrant que le système d'écholocalisation utilisé par les chauves-souris pour se déplacer est perturbé par le mobilier urbain. Les façades de verre et d'acier des immeubles brouillent en effet l'émission et le "rebond" des ultrasons émis par les chauves-souris pour identifier les obstacles sur leur route.

Lisses et verticales, les surfaces des immeubles construits par l’homme sont donc un vrai danger pour les chiroptères (chauve-souris). Les responsables de cette étude estiment d’ailleurs que le nombre d’animaux retrouvés morts ou blessés à proximité d’immeubles illustre une fois de plus l’impact négatif des activités humaines sur la faune sauvage.

Le groupe de scientifiques en charge de cette étude a observé les déplacements de grands murins (une espèce européenne de chiroptère) en plein déplacement à l’intérieur d’un tunnel rectangulaire plongé dans l’obscurité. Deux plaques métalliques étaient disposées dans un coin du tunnel : une verticale et une horizontale. Sur les 21 chauves-souris qui ont parcouru le tunnel de part en part, 19 ont heurté l’obstacle vertical au moins une fois. Aucun animal n’est cependant entré en collision avec la plaque horizontale.

Les responsables de l’équipe scientifique ont pu découvrir que les chiroptères ayant heurté la plaque métallique verticale ont émis moins d’ultrason devant l’obstacle et s’en approchaient à grande vitesse avec un angle aigu. Des observations similaires ont été faites à l’extérieur de grottes avec trois autres espèces de chauves-souris.

Les auteurs de l’étude estiment que les ultrasons émit par les chiroptères ne se comportent pas de la même manière sur des surfaces pierreuses que sur des surfaces de verre ou d’acier. Les chauves-souris distinguent les échos renvoyés par des surfaces verticales et lisses au dernier moment. Il est à ce moment là trop tard pour qu’elles évitent l’obstacle.

Cette découverte pourrait, à n’en point douter, être utile pour limiter les collisions de chauves-souris lors de leur longues routes migratoires. Et ainsi permettre de déployer des mesures concrètes pour protéger cette espèce jouant un rôle important dans les écosystèmes (les chiroptères se nourrissent des insectes ravageurs de récoltes et favorisent le déplacement du pollen de certaines plantes).