Des écosystèmes qui se transforment en profondeur
Sous l’effet du réchauffement, la composition même des populations marines change. Les espèces adaptées aux eaux tempérées reculent, remplacées par des espèces tropicales plus tolérantes à la chaleur. Ce phénomène, observé particulièrement en Méditerranée et en Atlantique Est, perturbe les chaînes alimentaires et fragilise la résilience globale des écosystèmes. Les coraux, déjà affaiblis par la pollution et la surpêche, subissent des épisodes de blanchissement de plus en plus fréquents et intenses, menaçant leur survie à moyen terme.
En parallèle, l’acidification accélérée des océans altère la capacité des organismes calcaires — coquillages, coraux, plancton — à construire leurs structures, ce qui fragilise l’ensemble de la pyramide écologique. La perte d’oxygène dans certaines zones côtières et hauturières, liée à la hausse des températures et à la stratification des eaux, provoque l’expansion de véritables “zones mortes” où la vie marine ne peut plus s’épanouir.
Des impacts socio-économiques majeurs
Les bouleversements écologiques se répercutent directement sur les activités humaines. La pêche artisanale voit ses zones de capture se déplacer, obligeant les pêcheurs à parcourir de plus longues distances, avec un coût énergétique et environnemental accru. Certaines filières, comme la mytiliculture ou l’ostréiculture, subissent des pertes économiques considérables à cause des mortalités estivales. Le tourisme côtier est également touché, avec la dégradation des récifs coralliens et la disparition progressive de paysages sous-marins attractifs.
À long terme, ces transformations pourraient compromettre la sécurité alimentaire de millions de personnes et aggraver les tensions autour des ressources marines. Face à cette urgence, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la création d’aires marines protégées et l’adaptation des pratiques de pêche apparaissent comme des leviers essentiels pour préserver les écosystèmes océaniques.