Des chiffres alarmants sur la surmortalité des espèces
Les canicules ont des conséquences directes sur les populations animales urbaines. Une étude de l’Office français de la biodiversité (OFB) en 2022 a révélé que pendant les vagues de chaleur, les animaux sauvages en ville subissent une surmortalité pouvant atteindre 30 % en quelques semaines. En 2023, par exemple, près de 15 000 oiseaux sont morts dans les principales villes françaises à cause de la canicule, selon des chiffres estimés par la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO). Cette mortalité prématurée touche particulièrement les espèces les plus vulnérables.
Les oiseaux et la déshydratation en période de canicule
Les oiseaux sauvages sont particulièrement affectés par les vagues de chaleur. Les moineaux, pigeons et autres oiseaux urbains doivent lutter contre la déshydratation et la perte de nourriture. Le manque d’eau douce en ville est l’un des principaux facteurs contribuant à leur déclin. Selon un rapport de la LPO, pendant les vagues de chaleur, les oiseaux modifient leur comportement pour trouver de l’eau, mais ces sources restent souvent insuffisantes.
Les moineaux, par exemple, voient leur population en milieu urbain chuter de manière significative. En dix ans, leur nombre a diminué de près de 50 %. La chaleur extrême perturbe leur cycle de reproduction, ce qui aggrave encore la situation. L’étude de l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) montre que cette diminution est directement liée aux conditions climatiques plus extrêmes.
Les petits mammifères et les difficultés liées à la chaleur
Les petits mammifères comme les renards, les écureuils et les hérissons sont eux aussi gravement affectés par les vagues de chaleur. Ces animaux cherchent des espaces ombragés pour échapper à la chaleur, mais les ressources diminuent rapidement. Les écureuils, par exemple, dépendent des arbres pour se nourrir et se cacher, mais les sécheresses et la chaleur rendent les arbres moins efficaces comme refuge.
Les hérissons, déjà en déclin, sont particulièrement vulnérables aux températures extrêmes. La chaleur perturbe leur métabolisme, rendant leur quête de nourriture plus difficile et leur sommeil d’été moins réparateur. En 2023, l’association SOS Hérissons a observé que 40 % des hérissons retrouvés pendant la canicule étaient morts dans les rues des villes, un chiffre alarmant pour cette espèce en déclin.
Les insectes et leur rôle essentiel dans la pollinisation
Les insectes pollinisateurs, notamment les abeilles, les papillons et les bourdons, sont essentiels à la biodiversité en ville. Cependant, les vagues de chaleur affectent leur capacité à se nourrir et à se reproduire. Une étude de l’INRAE montre que les abeilles peuvent perdre jusqu’à 50 % de leurs colonies en période de canicule. La chaleur excessive perturbe leur capacité à butiner, réduisant ainsi les récoltes de nectar et la pollinisation des plantes.
Les papillons, quant à eux, voient leur cycle de vie perturbé. Leur période de reproduction étant réduite en raison des températures élevées, de nombreuses espèces subissent un déclin rapide. Une étude du CNRS montre que les populations de papillons ont chuté de 60 % dans les zones urbaines entre 2015 et 2025, en grande partie à cause des vagues de chaleur.
Protéger la faune en ville pendant les canicules
Face à cette situation préoccupante, des actions sont mises en place pour soutenir la faune urbaine en période de canicule. La LPO et France Nature Environnement (FNE) militent pour la création de réservoirs d’eau dans les parcs, jardins publics et autres espaces verts urbains. Ces points d’eau aident à soutenir les populations animales pendant les périodes de sécheresse.
Les municipalités commencent à aménager des zones de fraîcheur et à planter davantage de végétation pour fournir des ombrages naturels aux animaux. Ces refuges permettent aux espèces de se protéger de la chaleur tout en offrant un environnement plus agréable pour les habitants.
Les citoyens jouent aussi un rôle important : en créant des espaces verts sur leurs balcons/terrasses ou jardins, en installant des abreuvoirs pour oiseaux, ou en plantant des plantes résistantes à la chaleur, ils peuvent contribuer à maintenir un écosystème plus vivant et plus résilient.