L’Énergie, principal facteur de l’inflation
En juillet 2024, l’inflation annuelle a atteint 2,3 %, selon les chiffres définitifs publiés par l’Insee. Cette hausse est principalement due à l’augmentation des prix de l’énergie, qui ont progressé de 8,5 % sur un an, après une hausse de 4,8 % en juin. En particulier, les prix du gaz ont bondi de 11,4 %, inversant une tendance à la baisse observée précédemment. « L’accélération des prix de l’énergie demeure le principal moteur de l’inflation », indique l’Insee. Le coût croissant de l’énergie ne se limite pas au gaz, mais touche également d’autres sources comme l’électricité et les carburants. Ce phénomène s’explique en grande partie par les tensions géopolitiques et les fluctuations des marchés internationaux de l’énergie, qui exercent une pression constante sur les prix à la consommation. Cette situation a des répercussions directes sur le pouvoir d’achat des ménages français, particulièrement sensibles aux hausses des coûts énergétiques qui influencent l’ensemble de la chaîne de production et de distribution.
Services et alimentation : une dynamique contrastée
En parallèle, la dynamique des prix dans d’autres secteurs présente un tableau plus mitigé. Les prix des services, qui avaient augmenté de 2,9 % en juin, ont légèrement ralenti pour s’établir à 2,6 % en juillet. Cette diminution relative s’explique en partie par la fin de certaines périodes de haute demande, comme les vacances d’été, qui voient généralement une hausse des prix des services de transport et d’hébergement. « Comme chaque année en été, les prix des services augmentent, mais cette hausse reste modérée cette fois-ci », souligne l’Insee. En revanche, l’alimentation a connu un ralentissement plus marqué avec une augmentation de seulement 0,5 % en juillet contre 0,8 % en juin. Les prix des produits frais, très volatils, ont en particulier contribué à cette décélération. Les prix du tabac, qui restent stables (+8,7 %), et des produits manufacturés, également stables en raison des soldes d’été, montrent que certains secteurs parviennent à contenir les hausses de prix, malgré la pression inflationniste générale.
Une inflation sous-jacente qui ralentit
Alors que l’inflation globale reste préoccupante, l’inflation sous-jacente, un indicateur qui exclut les éléments les plus volatils comme l’énergie et les produits alimentaires, a ralenti pour atteindre 1,5 % en juillet, contre 1,8 % en juin. Ce chiffre est particulièrement observé par la Banque centrale européenne (BCE) pour la fixation de ses taux d’intérêt. « Le ralentissement de l’inflation sous-jacente pourrait donner un peu de répit aux décideurs économiques », estime un économiste. Ce ralentissement indique que, malgré la pression sur les prix de l’énergie, la croissance des prix reste modérée dans les secteurs moins sensibles aux chocs extérieurs. Toutefois, la situation demeure fragile, avec des risques de nouvelles hausses en fonction des évolutions géopolitiques et des approvisionnements en matières premières. En somme, bien que l’inflation montre des signes de modération dans certains secteurs, la tendance globale reste incertaine et pourrait encore peser sur le quotidien des ménages dans les mois à venir.