Sur 460 millions de tonnes (Mt) de plastiques produites en 2019 à travers le monde, « seuls 9 % des déchets plastiques ont été recyclés, tandis que 19 % ont été incinérés et près de 50 % ont fini dans des décharges contrôlées. Les 22 % restants ont été abandonnés dans des décharges sauvages, brûlés à ciel ouvert ou rejetés dans l’environnement », indique le rapport « perspectives mondiales du plastique », établi par l’OCDE.
Pollution plastique en hausse
Bien que la crise mondiale du Covid-19 ait entraîné une diminution de l’utilisation de ce matériau hautement polluant (-2,2%) en 2020, la consommation à usage unique, elle, a bel et bien augmenté.
Selon le rapport, la consommation mondiale « devrait repartir à la hausse » avec le rebond économique post-pandémique.
Basée à Paris, l’organisation, indique notamment que « le plastique a été en 2019, à l’origine de 3,4 % des émissions de gaz à effet de serre, 90 % pour sa production à partir d’énergies fossiles ». « Gaz qui sont responsables du réchauffement climatique qui s’accélère », selon les spécialistes.
« Des solutions mondiales et coordonnées »
Face aux conséquences liées à cette pollution et au climat, Mathias Cormann, le patron de l’OCDE, a conclu qu’« il sera primordial que les pays répondent par des solutions mondiales et coordonnées », au moyen de différents « leviers ».
« Le développement des marchés de plastiques recyclés, qui ne représentent encore que 6 % des matières utilisées, notamment en raison d’un coût souvent supérieur à celui d’une production primaire, de multiplier les filières à responsabilité élargie du producteur sur la gestion des déchets, ou d’imposer des seuils minimaux d’utilisation » ou encore le développement de l’innovation « pour rendre le cycle de vie des plastiques plus circulaires », précisant que seules « 1,2 % des innovations en rapport avec les plastiques présentent un intérêt environnementale ».
Selon les experts de l’OCDE, « les politiques publiques doivent également viser à contenir parallèlement la consommation globale de plastiques ».
Le rapport réclame un renforcement de la coopération internationale avec « un alignement des approches en matière de conception et de réglementations », un investissement massif dans les « infrastructures élémentaires de gestion des déchets (…) estimé à 25 milliards d’euros par an dans les pays à revenu faible et intermédiaire ».
Ce rapport a été publié quelques jours avant l’ouverture, ce 28 février à Nairobi, de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement où l’avenir de la pollution plastique mondiale fera partie des débats.
