Sécheresse dévastatrice au brésil
La sécheresse est la principale coupable de la hausse des prix du jus d’orange. Emmanuel Vasseneix, président de l’Union Nationale Interprofessionnelle des Jus de Fruits (Unijus), précise que la récolte de cette année au Brésil était « 20 % en dessous » de celle de l’an passé, qui était déjà médiocre. Judy Ganes, analyste de J Ganes Consulting, ajoute que le Brésil connaît sa plus faible récolte depuis trente-six ans, avec une baisse prévue de 24 % selon le cabinet Fundecitrus. Elle souligne que les précipitations étaient « inférieures à la normale » pendant plusieurs mois dans les principales régions de culture, notamment l’État de Sao Paulo, principal producteur du pays.
La menace du dragon jaune
Outre la sécheresse, la propagation de la maladie du Huanglongbing (HLB), ou « dragon jaune », a aggravé la situation. Cette maladie perturbe la maturation des agrumes et provoque la chute prématurée des fruits, compromettant gravement les récoltes. Judy Ganes explique que la situation au Brésil rappelle la crise en Floride, où les orangeraies ont été décimées par cette maladie. Elle ajoute cependant que les producteurs brésiliens ont une meilleure capacité à déplacer leurs cultures par rapport à leurs homologues américains, offrant un mince espoir de résilience.
Conséquences économiques globales
Les répercussions de cette double crise environnementale et sanitaire se font sentir bien au-delà du Brésil. Depuis 2020, les prix de gros du jus d’orange ont été multipliés par cinq aux États-Unis, atteignant cette année 6.500 dollars la tonne, en hausse de plus de 70 % par rapport à l’année précédente. Cette inflation se répercute sur les consommateurs, avec des prix dépassant les 2,80 euros par bouteille dans les supermarchés, même pour les marques de distributeurs.