Si la pollution de l’air marque une légère baisse, elle reste une menace vive pour notre santé

Si la pollution de l’air marque une légère baisse, elle reste une menace vive pour notre santé
Un rapport publié le 15 novembre 2021, indique que la mortalité liée à la pollution aux particules fines a diminué de 10 % en un an, en Europe. Pourtant, elle est encore à l’origine de plus de 300 000 décès prématurés en 2019. Un chiffre qui pourrait baisser de moitié si l’Union européenne se mobilisait pour respecter les normes fixées par l’OMS en septembre dernier.

En 2019, 307 000 décès liés à la pollution aux particules fines (dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres et en suspension dans l’air) ont été recensés dans l’Union européenne.

Publié le 15 novembre dernier, un rapport de l’Agence européenne de l’environnement (AEE), révèle que cette pollution aurait diminué de 10 % en un an.

Une baisse qui s’explique en partie par des conditions météorologiques plutôt favorables ainsi que par l’amélioration de la qualité de l’air en Europe. Dans les années 1990, cette pollution était à l’origine d’un million de décès dans les 27 pays de l’Union Européenne. Un chiffre tombé à 450 000 en 2005.

Selon les derniers chiffres de l’AEE, la pollution aux particules fines est aujourd’hui à l’origine de 29 800 décès prématurés en France, 53 800 en Allemagne, 49 900 en Italie et 39 300 en Pologne, qui compte tenu de sa population, est le pays le plus touché.

L’OMS durcit ses objectifs

Mais la courbe pourrait encore baisser : si ces 27 pays membres de l’Union européenne respectaient les nouvelles normes de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) fixées en septembre 2021, le nombre de décès liés à cette pollution serait divisé par deux. Les objectifs fixés par l’OMS, ont considérablement durci, et imposent au seuil d’exposition acceptable en particules fines de ne pas dépasser les 5 microgrammes par mètre cube, contre les 10 microgrammes habituels.

Les particules fines sont très dangereuses pour la santé : elles s’infiltrent dans les poumons et dans le sang et peuvent être transportées jusqu’au cerveau. D’après l’AEE : « les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux sont les causes les plus fréquentes de décès prématurés imputables à la pollution atmosphérique, suivies par les maladies pulmonaires et les cancers du poumon ».

« Chez l’enfant, elle pourrait entraver le développement des poumons, provoquer des infections respiratoires et aggraver l’asthme », précise encore l’AEE.

Toujours la plus grande menace pour la santé des Européens

L’AEE a également mesuré les décès liés aux deux autres principaux polluants de l’air dangereux pour la santé : les particules d’ozone (O3) sont elles aussi en baisse, avec 16 800 morts prématurées, soit un recul de 13 % sur un an, et le dioxyde d’azote (NO2) qui est principalement produit par les véhicules et les centrales thermiques, dont les décès ont diminué d’un quart entre 2018 et 2019, passant à 40 400 morts.

La pollution de l’air reste d’après l’AEE, la menace environnementale la plus importante pour la santé des Européens.