En Afrique de l’Est, les essaims de criquets pèlerins prospèrent du fait de la pandémie liée au coronavirus

En Afrique de l’Est, les essaims de criquets pèlerins prospèrent du fait de la pandémie liée au coronavirus

Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les restrictions actuelles de vol des avions entravent les efforts visant à éliminer les essaims de criquets pèlerins au bord des cultures en Afrique de l’Est.

Les interdictions de vol liées à la crise du coronavirus ont retardé les livraisons de pesticides et, au rythme actuel des pulvérisations, les stocks au Kenya seront épuisés dans les quatre jours, a déclaré jeudi 2 avril Cyril Ferrand, responsable de la résilience de la FAO pour l’Afrique de l’Est.

« Si nous échouons dans les opérations de contrôle (régionales) en cours, en raison du manque de pesticides, nous pourrions voir 4 millions de personnes supplémentaires lutter pour nourrir leurs familles », a déclaré le responsable.

Sources locales d’approvisionnements

Le nombre de criquets a explosé à la fin de l’année dernière, encouragé par des conditions météorologiques inhabituelles amplifiées par le changement climatique, et ce particulièrement dans l’est du Yémen, au Kenya, en Somalie et en Éthiopie.

La première invasion qui a terrorisé les agriculteurs dans une région où 20 millions de personnes luttent contre la famine, a donné naissance à une deuxième vague de prolifération au moment où les plantations pour la nouvelle saison sont réalisées.

« Ils sont très actifs, très voraces et très mobiles », a déploré Cyril Ferrand.

« … Sans livraison de pesticides, nos avions ne peuvent pas répandre les produits, et si nous ne sommes pas en mesure de contrôler ces essaims, nous aurons de gros dégâts sur les cultures. »

Au Kenya, la FAO cherche à se fournir auprès de sources locales, afin de pallier les retards.

Le confinement rend la surveillance difficile

La propagation du nouveau coronavirus a contraint les gouvernements à fermer leurs frontières, réduisant les vols de fret et perturbant les chaînes d’approvisionnement mondiales, y compris la production de pesticides en Europe et en Asie.

Une commande de pesticides qui devait arriver en Somalie à la fin du mois de mars a été retardée, bien que l’Éthiopie ait réussi à sécuriser suffisamment de produits chimiques avant que les vols de marchandises ne soient coupés.

Pendant ce temps, le confinement imposé en Afrique du Sud la semaine dernière a rendu difficile la surveillance des criquets par hélicoptères.

« Nous devons avoir une mobilité équivalente à celle des criquets pèlerins, c’est ce que nous offrent les hélicoptères », indique Cyril Ferrand.

La FAO a obtenu environ 111 millions de dollars de financement pour lutter contre les essaims. Mais c’est 40 millions de dollars de moins que ce que l’organisation recherchait et les contributions ont baissé depuis la mi-mars, s’inquiète Cyril Ferrand.