Malgré le coronavirus, le Green Deal européen est toujours d’actualité

Malgré le coronavirus, le Green Deal européen est toujours d’actualité

Le « Green Deal » européen visant à décarboner complètement son économie d’ici 2050 se poursuivra malgré la pandémie de coronavirus, a déclaré mercredi le commissaire européen chargé de l’industrie, au même où les gouvernements tournaient leur attention vers la lutte contre la pandémie.

Certains militants craignent que les gouvernements n’évitent les efforts à long terme pour réduire les émissions ou augmenter les coûts du carbone qu’ils imposent aux secteurs polluants dans le but de soulager les entreprises les plus durement touchées par l’épidémie.

« Le Green Deal n’est pas terminé … Nous devons tenir nos engagements et travailler à des solutions plus vertes », a déclaré Thierry Breton, commissaire européen chargé du marché intérieur de l’UE.

L’industrie doit s’aligner sur l’objectif du bloc

Le coronavirus changera inévitablement ces discussions, mais cela ne devrait pas se faire au détriment de la décarbonisation, a-t-il déclaré.

Les entreprises européennes réexaminaient leurs opérations pour résoudre les problèmes, notamment les coûts du carbone, avant que le coronavirus ne perturbe les chaînes d’approvisionnement, a déclaré Breton.

Il y a quelques jours, l’UE a dévoilé un plan visant à orienter l’industrie vers l’objectif du bloc de réduire à zéro les émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici 2050 – un objectif qui nécessitera d’énormes investissements pour moderniser les usines avec des équipements à faible émission de carbone.

Depuis lors, des sociétés comme ArcelorMittal, le plus grand aciériste du monde, et le constructeur automobile allemand Volkswagen, ont annoncé qu’elles réduiraient leur production en Europe pour faire face à l’interruption de la chaîne d’approvisionnement et de la baisse de la demande.

Prix du carbone en chute

La baisse de la production implique une diminution des émissions industrielles de l’Europe de plus de 20 millions de tonnes de dioxyde de carbone en 2020, a indiqué le cabinet Energy Aspects, révisant une prévision précédente selon laquelle les émissions industrielles chuteraient de 10 millions à 20 millions de tonnes cette année.

Les prix du carbone dans l’UE ont chuté du fait de la pandémie, réduisant le prix des permis de pollution que les entreprises doivent acheter pour couvrir leurs émissions. Mais la baisse des prix du carbone pourrait également signifier que moins de fonds sont disponibles pour aider les secteurs industriels à se décarboner.

Le fonds d’innovation de l’UE, composé des revenus des enchères de quotas carbone dans les années à venir, était évalué à environ 11 milliards d’euros fin 2019, avec une valeur d’environ 25 euros par tonne de dioxyde de carbone est passé à 16 euros la tonne, portant la valeur totale du fonds à 7 milliards d’euros.