La pollution aux microparticules, ce fléau qui nous menace tous

La pollution aux microparticules, ce fléau qui nous menace tous

L’ONG de protection de l’environnement Greenpeace et la branche « Recherche » de la société suisse IQAir se sont associées pour la rédaction d’un rapport consacré aux villes les plus touchées par la pollution atmosphérique. Cette étude s’intéresse tout particulièrement à la pollution aux microparticules, ces poussières issues du processus de combustion incomplet qui s’infiltrent dans les poumons et les vaisseaux sanguins entrainant de nombreux décès prématurés (cancers des poumons, maladies cardiaques, asthme…).

Selon les résultats de cette étude, qui s’appuie sur les données d’environ 5.000 villes aux quatre coins du monde, la Chine et l’Inde sont les deux pays les plus touchés par ce fléau. Ils regroupent en effet près de 90% des 200 villes qui souffrent de hauts niveaux de pollution de l’air aux particules fines dites PM 2,5 (c’est-à-dire dont la taille est inférieure à 2,5 micromètres). Les 10% restants concernent majoritairement le Pakistan et l’Indonésie.

Toutefois, si l’on prend en compte l’exposition des populations, c’est le Bangladesh qui souffre le plus de cette pollution aux particules fines. Viennent ensuite le Pakistan, la Mongolie, l’Afghanistan et l’Inde. La Chine ne se positionne qu’en 11ème position.

Au sein des pays membres de l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE), le pays le plus touché par la pollution aux particules fines PM 2,5 est la Corée du Sud (qui compte 105 villes parmi les 1.000 les plus polluées). En Europe, les mauvais élèves sont la Pologne et l’Italie, qui comptent respectivement 39 et 31 villes parmi les 1.000 les plus mal classées.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) attribue à la pollution de l’air causée par les particules PM 2,5 une grande majorité des 7 millions de morts prématurées à travers le monde. Ces microparticules sont majoritairement issues de tempêtes de sables, de feux de forêt, de la combustion des énergies fossiles polluantes ou encore des processus industriels et agricoles.

Une étude publiée en 2019 estimait que la pollution de l’air était deux fois plus meurtrière que ce que l’on pensait : cette pollution causerait chaque année 800.000 morts en Europe, 2,8 millions en Chine et 8,8 millions dans le reste du monde.

L’OMS recommande d’ailleurs aux gouvernements de ne pas dépasser une concentration moyenne journalière de particules fines PM 2,5 de 25 microgrammes par mètre cube d’air. Respecter ce standard permettrait d’augmenter l’espérance de vie des populations les plus touchées par la pollution aux particules fines de six à sept ans.

La situation est d’autant plus grave que le réchauffement climatique tire cette pollution vers le haut. La hausse des températures terrestres est en effet responsable de l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements climatiques extrêmes (feux de forêt et tempêtes de sable notamment).

Les auteurs du rapport soulignent cependant les performances de certaines mégalopoles de plus de 10 millions d’habitants qui ne figurent plus dans la liste des territoires les plus contaminés. Certaines villes comme la capitale indienne New Delhi, Lahore au Pakistan, Dhaka au Bangladesh et Calcutta en Inde ne font en effet plus partie de ce triste classement.