Quels isolants choisir pour son logement ?

Quels isolants choisir pour son logement ?

En été comme en hiver, bien isoler sa maison est indispensable pour réduire sa facture énergétique et assurer le confort des habitants. La performance de l’isolation est d’ailleurs au cœur de la future règlementation environnementale RE2020, qui viendra remplacer la RT2012. Pour faire votre choix parmi les nombreux produits isolants sur le marché, suivez le guide !

À partir du 1er janvier 2021, la réglementation en matière de construction évoluera vers des habitats plus respectueux de l’environnement. Baptisé RE2020, le futur texte de référence imposera aux bâtiments neufs de consommer moins d’énergie, d’émettre moins de CO2 et d’offrir un meilleur confort l’été venu. 

D’après les grandes lignes dévoilées le 14 janvier 2020 par le ministère de la Transition écologique et solidaire, le texte insistera notamment sur la performance de l’isolation grâce au renforcement de l’indicateur de « besoin bioclimatique » (dit « Bbio »). Si cet aspect compte particulièrement, c’est qu’il permet à la fois d’importantes économies de chauffage en hiver et de climatisation en été. Dans cette perspective, et notamment afin de lutter contre les 7,5 millions de passoires thermiques (étiquetées F ou G) en France, l’État a d’ailleurs lancé en 2017 un dispositif d’isolation des combles à 1 euro. 

Le succès rencontré par ce programme national a donné lieu à de nombreuses fraudes et malfaçons, estimées à plusieurs centaines de millions d’euros. Car dans ce marché relativement jeune, il n’est pas aisé de s’y retrouver entre les différents types de produits, aux formes, matières et propriétés différentes. Sans compter le prix, qui peut varier du simple au quintuple voire plus selon l’isolant choisi.

La mesure de l’isolation

Que ce soit dans la construction ou la rénovation, l’isolation des sols, murs, plafonds et toits a généralement pour but de réduire les transferts d’énergie et de son. On parle donc d’isolation thermique et phonique. Les isolants peuvent prendre la forme de panneaux, de rouleaux ou de vrac (billes, mousse, polystyrène, etc.). 

Pour mesurer l’efficacité thermique d’un produit isolant en panneaux ou en rouleaux, l’indice R figurant sur le paquet indique le niveau de résistance thermique en m² K/W (kelvin par watt). Il s’agit du rapport entre l’épaisseur du matériau et sa conductivité thermique. Plus cette valeur est élevée et plus le produit, en général, est cher. 

Mais le critère le plus différenciant pour les usagers reste celui de la matière. Les produits d’isolation les plus utilisés, pour beaucoup en raison de leur coût compétitif dans les conditions actuelles de pose, sont ceux d’origine minérale : laine de verre, laine de roche et verre cellulaire. 

Fabriqués à partir de roche volcanique, de sable ou de verre recyclé, ils affichent en effet des performances intéressantes au niveau thermique comme phonique, s’ils sont posés avec un pare-vapeur et un écran de sous-toiture, ce qui n’est généralement pas le cas.

« Isolgate » autour de la laine de verre

Le 20 novembre 2019, la Cour de cassation a justement révélé que les performances réelles des isolants en laine de verre auraient été masquées par les fabricants. S’appuyant sur un rapport parlementaire rendu public en 2014, elle estime que la perte de performance thermique pourrait aller jusqu’à 75 %. « La résistance thermique des laines minérales évaluée en laboratoire chute très fortement lorsqu’elles sont mises en œuvre dans les bâtiments, le rapporteur de ce rapport.

L’option des isolants alternatifs

A la lumière de ces informations, d’autres types de matériaux alternatifs pourraient bien tirer leur épingle du jeu. Parmi eux, les isolants naturels ont particulièrement la côte, comme la laine de chanvre, de bois ou de mouton, l’ouate de cellulose, le lin ou encore le liège expansé. Plus respectueux de l’environnement et de la santé, ils affichent des prix compétitifs dans l’ensemble (hormis le lin, la laine de chanvre et le liège), mais des performances thermiques inférieures…

Autre option compétitive qui séduit de plus en plus dans la famille des isolants alternatifs : les isolants alvéolaires réflecteurs. À l’image du double vitrage, cette technologie consiste à piéger l’air entre des films réflecteurs, l’air agissant comme isolant naturel. 

MaPrimeRénov’ : jusqu’à 20 000 euros d’aide à l’isolation

Autre alternative dans la famille des produits d’isolation : les isolants synthétiques. Fabriqués à partir d’hydrocarbures, ils se présentent généralement sous forme de billes de polystyrène contenant de l’air. Si ce type de produit peu onéreux offre une bonne performance thermique, il est moins efficace contre les sons. Parmi leurs autres inconvénients, les isolants synthétiques sont –  de par leur nature – sources de pollution, sensibles aux rongeurs, et peuvent surtout dégager des fumées très toxiques en cas d’incendie… 

Quelle que soit la solution choisie, l’État français continuera de subventionner l’isolation des logements. En 2020, le gouvernement a lancé la transformation progressive du crédit d’impôt transition énergétique (CITE) en prime forfaitaire de 20 000 euros maximum par foyer. Baptisée MaPrimeRénov’, cette nouvelle aide sera principalement versée aux ménages les plus modestes selon une grille bien définie. Pour en bénéficier, une famille avec 2 enfants ne doit ainsi pas dépasser plus de 51 597 euros de ressources par an en Île-de-France, contre 39 192 euros en province.