Six grands fonds souverains s’engagent contre le réchauffement climatique

Six grands fonds souverains s’engagent contre le réchauffement climatique
La Norvège, la Nouvelle-Zélande, le Qatar, l'Arabie Saoudite, le Koweit et les Emirats arabes unis se sont réunis à l'Élysée, le vendredi 6 juillet à Paris, pour discuter d'une charte d'engagement contre le réchauffement climatique. À l'issue de cette table ronde, le Président français Emmanuel Macron a annoncé que ces 6 fonds souverains (qui représentent plus de 3.000 milliards de dollars) s'étaient engagés à promouvoir les actions en faveur du respect de l'environnement.

Dans la charte publiée à l’issue de cette journée de travail, ces poids-lourds de la finance mondiale, dont les richesses proviennent principalement de leurs ressources pétrolière et gazière, ont décidé d’encourager les investisseurs à intégrer le risque climatique dans leur stratégie de développement afin « d’infléchir la trajectoire de l’économie mondiale vers une croissance durable » tout en évitant « des risques catastrophiques pour la planète ». Ces 6 nations se sont également engagées à rendre publiques les données de leur stratégie bas carbone.

Enfin, le chef de l’Etat français s’est félicité de leur décision « d’allouer une part de l’allocation de leurs fonds à des investissements verts ». Aucun engagement chiffré n’a cependant été mentionné lors de la conférence de presse d’Emmanuel Macron.

L’engagement de ces fonds souverains s’inscrit dans la continuité du One Planet Summit, qui s’est déroulé le 12 décembre 2017 à La Seine musicale sur l’île Seguin à Boulogne-Billancourt. Ce sommet climatique visait à impliquer le secteur privé (et notamment financier) dans la lutte contre le réchauffement climatique. Une initiative française mise en place après le retrait des États-Unis de l’accord de Paris.

« Si la finance reste tournée vers la spéculation à court terme, avec une trop forte concentration des profits, elle mourra. Si l’économie reste fondée sur les énergies fossiles, nous mourrons. A travers cette initiative, nous dirigeons l’économie vers la bonne direction. C’est pour cela qu’a été inventée la finance. Ici nous reconstruisons la finance, car nous reconstruisons la confiance et ce but commun », a indiqué Emmanuel Macron dans un discours engagé.

« Ces investissements font sens commercialement pour les fonds, ce qui n’était pas le cas il y a dix ou vingt ans. Par exemple l’Arabie saoudite va investir pour créer 200 GW d’énergie solaire d’ici 2030. C’est énorme. Si cela a un sens commercialement, cela sera durable et cela fonctionnera, alors que les politiques publiques qui n’ont pas de sens commercialement ne fonctionnent pas », a rajouté Yasir Al Rumayyan, le gérant du fonds d’Arabie Saoudite

La charte de bonne conduite rendue publique ce 6 juin à Paris a pour objectif de créer un effet d’entrainement dans le monde de la finance. Elle reste ouverte aux grands investisseurs soucieux de leur impact sur l’environnement.

Le prochain One Planet Summit se déroulera à New York le 26 septembre prochain.