Le Cambodge en pleine lutte contre le trafic d’ivoire

Le Cambodge en pleine lutte contre le trafic d’ivoire
L’ONG de protection de la nature et de l’environnement WWF dénonçait en septembre dernier les ravages du commerce illégal de l’ivoire en Afrique. Selon les responsables de cette organisation, le braconnage favoriserait l’extinction des éléphants : entre 2002 et 2011 les populations de pachydermes d’Afrique centrale ont diminué de plus de 60%, en grande partie à cause des réseaux criminels de braconniers. La Chine est d’ailleurs régulièrement pointée du doigt pour être en grande partie responsable de ce trafic.

« La demande chinoise est la plus importante. Environ 80% des acheteurs d’ivoire sont asiatiques, d’où l’implantation de ces expatriés chinois en Afrique centrale, plus aptes à répondre aux attentes de la clientèle », explique Stéphane Ringuet, membre de l’ONG WWF.

C’est donc une véritable bonne nouvelle qu’ont annoncée mercredi 6 décembre les autorités du Cambodge. Le parquet a en effet officialisé la saisie de près d’une tonne de défenses d’éléphants sur le territoire cambodgien, connu pour être une des portes d’entrée de l’ivoire trafiqué vers l’Asie.

« Certaines des pièces d’ivoire étaient coupées en morceaux pour pouvoir être dissimulées au milieu d’une cargaison de bois », a expliqué Lim Bun Heng, vice-procureur de la province de Preah Sihanouk, aux journalistes de l’AFP.

Ces 279 morceaux de défense d’éléphants, dont le poids avoisine les 940 kilos, ont été découverts dans l’important port commercial de Sihanoukville en décembre 2016. Ils provenaient de Côte d’Ivoire et ont été transportés par voie maritime via une société basée au Mozambique, qui devait la déposer à un pays tiers.

« Quand les conteneurs sont arrivés dans le port, nous avons identifié des objets suspects au scanner. Nous avons demandé au propriétaire de la compagnie d’ouvrir les conteneurs, mais personne ne s’est présenté », précise Lim Bun Heng afin d’expliquer le délai d’ouverture du conteneur et la longue procédure administrative ayant mené à la saisie.

L’ivoire est une ressource très appréciée des asiatiques, et particulièrement des chinois, pour sa beauté. Le trafic d’ivoire alimente un marché duquel sont issus de nombreux objets raffinés et des bijoux.

Le Cambodge, pays en voie de développement situé en Asie du Sud-Est, est devenu en quelques années la principale voie de passage de l’ivoire africain. Le gouvernement compte cependant freiner le marché lucratif du trafic d’ivoire, véritable désastre écologique. Cette saisie est la seconde réussite dans le domaine. En décembre 2016, les autorités cambodgiennes avaient en effet annoncé la saisie de 1,3 tonne d’ivoire destiné à la Chine, dans le port de Phnom Penh.