Cathay Pacific : du biocarburant pour réduire ses émissions de CO2 de 80%

Cathay Pacific : du biocarburant pour réduire ses émissions de CO2 de 80%
L'aviation est aujourd'hui reconnue comme étant un secteur énergivore, responsable d'importantes émissions de gaz à effet de serre. Les compagnies aériennes connaissent en effet depuis plusieurs années une croissance exponentielle du nombre de passagers (plus de 3 milliards par an), entrainant ainsi une hausse de la consommation de kérosène. L'aviation serait ainsi responsable de 2 à 3% des émissions mondiales de CO2, important vecteur de réchauffement climatique.

Conscient du rôle qu’ils ont à jouer dans la transition énergétique, les avionneurs ont à cœur de réduire leur empreinte carbone en favorisant le recours aux biocarburants, plus respectueux de l’environnement que les traditionnels carburants à base de ressources fossiles polluantes. C’est notamment le cas de la compagnie hongkongaise Cathay Pacific, qui a annoncé qu’elle utiliserait des biocarburants issus de déchets sur certains de ses vols long courrier.

Cette mesure entrera en vigueur dès 2019 et concernera les vols qui effectueront les trajets entre Hong Kong et les États-Unis, pays où est produit le biocarburant en question. La compagnie a un objectif bien précis : réduire ses émissions de dioxyde de carbone de 80%.

« Les biocarburants de l’aviation vont jouer un rôle clé chez Cathay et dans la quête de l’industrie pour des émissions moindres. Ces carburants auront une empreinte carbone plus basse que les carburants fossiles, à un prix compétitif par rapport aux carburants traditionnels », explique Jeff Ovens, directeur du service chargé des biocarburants à Cathay Pacific.

Ce biocarburant sera produit par la société américaine Fulcrum BioEnergy, rachetée il y a trois ans par l’avionneur hongkongais. Il est mis au point grâce à la transformation de déchets municipaux solides en biokérozène, qui est ensuite mélangé à du carburant conventionnel.

Les avantages écologiques de cette démarche ne sont pas les seules motivations de la compagnie : il s’agit également de réduire les coûts liés à la volatilité des cours du brut. Malgré la chute des prix du pétrole, Cathay Pacific a perdu près de 4,50 milliards de dollars hongkongais (soit 540 millions d’euros) en 2016 en raison de contrats d’achat de kérosène conclus au moment où le prix était plus onéreux.

Sur un an, le groupe a ainsi annoncé un bénéfice net de 353 millions de dollars hongkongais (40 millions d’euros)… soit une dégringolade de 82% par rapport à l’année précédente.

La démarche de la compagnie aérienne rappelle, si besoin est, que l’utilisation de technologies propres peux ainsi présenter des avantages économiques.