Les marques Zara et H&M accusées de complicité dans la déforestation illégale au Brésil

Les marques Zara et H&M accusées de complicité dans la déforestation illégale au Brésil
Dans un rapport accablant, l'ONG britannique Earthsight met en lumière les pratiques douteuses des géants de la mode Zara et H&M. Accusées de se fournir en coton auprès de sous-traitants liés à la déforestation illégale en Amazonie, les marques sont également pointées du doigt pour corruption et violence dans les plantations de leurs fournisseurs. Une révélation troublante qui jette une lumière crue sur les dessous peu reluisants de l'industrie de la "fast fashion".

Déforestation et complicité

Earthsight a mis au jour des liens troublants entre les géants de la mode et des activités de déforestation illégale à grande échelle au Brésil. Selon le rapport, Zara et H&M se sont approvisionnés en coton auprès de sous-traitants impliqués dans des abattages d’arbres illicites en Amazonie. Les familles brésiliennes propriétaires de ces exploitations sont accusées d’avoir un « lourd passif de procédures judiciaires, de condamnations pour corruption et de millions de dollars d’amendes pour déforestation illégale », dénoncent les enquêteurs.

« Les conclusions du rapport d’Earthsight sont très préoccupantes et nous les prenons très au sérieux », a, de son coté réagi le groupe H&M.

Lacunes dans la certification

Les tonnages massifs de coton impliqués dans ces pratiques scandaleuses ont été certifiés comme « durables » par l’organisation Better Cotton. Cette certification, pourtant renommée, présente des failles importantes, souligne Earthsight. Les entreprises de la mode, dont Zara et H&M, s’appuient sur ce label pour garantir l’éthique de leurs approvisionnements. Cependant, ces révélations remettent en question l’efficacité de ce système de contrôle.

« Pour s’assurer que le coton provient d’une source éthique, les deux entreprises s’appuient sur le coton fourni par des agriculteurs certifiés par Better Cotton, le système de certification du coton durable le plus connu au monde, » regrette Earthsight.

Appels à l’action et législation

Face à ces accusations sérieuses, les géants de la mode se disent préoccupés et prêts à coopérer avec les enquêtes en cours. Inditex, propriétaire de Zara, et H&M affirment prendre ces allégations très au sérieux et demandent des enquêtes indépendantes pour clarifier la situation. Ces révélations surviennent à un moment crucial alors que les législateurs européens ont récemment adopté une législation imposant aux entreprises des obligations de vigilance pour protéger l’environnement et les droits humains dans leurs chaînes de production à l’échelle mondiale.

Mi-mars, les États membres du Conseil européen ont validé cette législation, marquant ainsi une avancée majeure dans la lutte contre les pratiques douteuses dans l’industrie de la mode. Ces révélations soulignent l’importance cruciale de telles réglementations pour garantir une production éthique et respectueuse de l’environnement dans le monde de la mode.