La Seine retrouve vie grâce aux efforts de dépollution

La Seine retrouve vie grâce aux efforts de dépollution
Longtemps considérée comme un fleuve pollué et dégradé, la Seine fait aujourd’hui l’objet d’une véritable renaissance écologique. Les investissements réalisés pour les Jeux olympiques de Paris 2024, combinés à plusieurs décennies d’efforts de dépollution, commencent à porter leurs fruits. Des analyses récentes ont révélé la présence d’espèces rares, signe d’une amélioration significative de la qualité de l’eau.

Des espèces indicatrices de la qualité retrouvée

En février 2025, des chercheurs ont détecté l’ADN de moules perlières et de poissons sensibles à la pollution dans les eaux de la Seine. Leur présence témoigne d’un rétablissement progressif des écosystèmes aquatiques, rendue possible par la réduction des rejets industriels et l’amélioration du traitement des eaux usées. Depuis les années 1970, la concentration en oxygène dissous a doublé, permettant à une biodiversité aquatique plus riche de s’installer à nouveau.

La dépollution du fleuve a nécessité d’importants investissements. Plus de 1,4 milliard d’euros ont été consacrés à l’amélioration du réseau d’assainissement francilien dans le cadre de la préparation aux Jeux olympiques. Si l’objectif premier était de rendre la Seine baignable pour les compétitions de nage en eau libre, ces travaux profitent désormais à la faune et à la flore. Les premiers retours indiquent également une baisse des bactéries fécales, longtemps responsables d’une eau impropre à la baignade.

Un symbole de résilience urbaine et écologique

Au-delà de l’amélioration écologique, la renaissance de la Seine incarne un changement de rapport entre la ville et son fleuve. Paris et plusieurs communes riveraines prévoient de rouvrir des berges à la baignade d’ici 2025, renouant avec une tradition abandonnée dans les années 1920. Mais les défis restent nombreux : pollution diffuse liée aux eaux de pluie, micropolluants issus des plastiques ou encore risques liés aux fortes crues.

La dynamique engagée montre néanmoins qu’une restauration écologique à grande échelle est possible. Le retour d’espèces sensibles et la réappropriation du fleuve par les habitants en font un symbole fort de résilience. Si les efforts se poursuivent, la Seine pourrait devenir un modèle de réhabilitation des grands cours d’eau urbains en Europe.