Des innovations qui changent d’échelle
Les batteries lithium-ion, longtemps réservées à l’électronique et aux véhicules électriques, atteignent aujourd’hui des capacités et une durabilité suffisantes pour être déployées à l’échelle des réseaux. De nouveaux matériaux, comme le sodium-ion ou le lithium-fer-phosphate, offrent des coûts moindres et une meilleure tolérance aux cycles de charge. Parallèlement, des technologies alternatives progressent, comme les batteries à flux redox, qui permettent de stocker l’énergie pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours, avec une durée de vie accrue.
D’autres solutions émergent, telles que le stockage par gravité, utilisant des poids massifs hissés et abaissés pour produire de l’électricité, ou encore le stockage thermique, où la chaleur est conservée dans des matériaux à changement de phase ou des sels fondus, puis convertie en électricité à la demande. Les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) continuent de dominer en capacité mondiale, mais elles sont progressivement complétées par des systèmes plus modulables, adaptés aux zones urbaines ou isolées.
Un enjeu économique et stratégique
Le stockage n’est plus seulement un outil technique : il devient un atout économique. En stabilisant les prix de l’électricité, il réduit la volatilité des marchés et renforce la compétitivité des énergies renouvelables. Pour les États, développer une filière nationale de stockage permet aussi de sécuriser l’approvisionnement et de limiter la dépendance aux importations de combustibles fossiles.
Les investissements publics et privés se multiplient pour accélérer la recherche, améliorer les rendements et réduire les coûts. Toutefois, la question de l’empreinte environnementale de certaines batteries, notamment leur production et leur recyclage, reste à résoudre pour faire du stockage un véritable levier durable de la transition énergétique.