Les communes restreignent la tonte des jardins privés

Les communes restreignent la tonte des jardins privés
Plusieurs communes restreignent la tonte en France. Leur objectif est de préserver la biodiversité et d’apaiser les voisinages. Tour d’horizon sur l’agacement des particuliers.

Des restrictions qui agacent

La question de la tonte de pelouse soulève aujourd’hui une vive polémique dans de plusieurs communes françaises. Depuis quelques semaines, des arrêtés municipaux restreignent ou interdisent temporairement cette pratique. Les raisons invoquées sont souvent d’ordre écologique et sonore. Ces décisions provoquent l’agacement des habitants, notamment des jardiniers amateurs, attachés à l’entretien soigné de leur extérieur. Ces nouvelles mesures contre la tonte visent pourtant des objectifs environnementaux et sanitaires bien précis : préserver la biodiversité au printemps et limiter les nuisances.

Tondre sa pelouse est depuis longtemps un geste quasi automatique, associé à l’ordre et à la propreté. Pourtant, cette habitude est aujourd’hui remise en cause par les impératifs écologiques. Certaines communes interdisent désormais la tonte à certaines heures, voire durant tout le mois de mai, afin de laisser les herbes hautes et les fleurs sauvages se développer. Cet environnement est essentiel pour les pollinisateurs (abeilles, bourdons, papillons) qui jouent un rôle central dans le développement des végétaux. Le bruit généré par les tondeuses peut également perturber la nidification de certains oiseaux.

Invocation du Code de l’Environnement contre la tonte

Ces décisions sont rendues possibles par le Code de l’environnement et le Code des collectivités territoriales. Ces régulations autorisent les maires ou les préfets à adopter des règlements locaux selon les enjeux propres à leur territoire. Il n’existe donc pas de loi nationale interdisant la tonte, mais des règles variables d’une commune à l’autre.

Des mouvements citoyens hostiles à la tonte systématique émergent. Les slogans « Mai sans tondeuse », inspirés du « No Mow May » britannique, connaissent un succès croissant. Ils invitent les particuliers à ne pas tondre durant tout le mois de mai, période cruciale pour la faune. En plus d’aider les insectes, les pelouses laissées naturelles captent davantage de carbone et résistent mieux à la sécheresse estivale. Restreindre la tonte a donc des avantages bénéfiques pour l’environnement local.

Mais cette approche écologique ne fait pas l’unanimité. Certains habitants dénoncent une réglementation excessive ou inadaptée à leur situation, notamment en milieu urbain. Des tensions apparaissent parfois entre voisins, opposant respect de la nature et impératif social de la tonte.

Que risque-t-on en cas de tonte illégale ?

En cas de non-respect des arrêtés locaux, les contrevenants s’exposent à des amendes allant de 38 à 135 euros. Toutefois, les communes privilégient la pédagogie et mettent souvent à disposition des panneaux signalant une participation volontaire aux actions de protection de la biodiversité. La tonte a certes un impact important sur la biodiversité locale, mais la régulation de cette pratique pourrait contenter les particuliers comme les défenseurs de l’environnement.