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Désinformation climatique : CNews définitivement condamnée à 20 000 euros d’amende

Carte de la France indiquant les zones affectées par l’augmentation des températures prévues pour 2100

Le réchauffement climatique en France pourrait entraîner une hausse de +4°C d’ici 2100, avec des répercussions sur l’agriculture, la biodiversité, et la santé publique

Le Conseil d’État a confirmé une première historique en France : la condamnation de CNews pour diffusion de propos climatosceptiques sans contradiction. Dans une décision rendue publique le 10 novembre et repérée par le média Vert, la plus haute juridiction administrative valide la sanction infligée en juillet 2024 par l’Arcom, l’autorité chargée de la régulation audiovisuelle.

Une séquence climatosceptique laissée sans réponse

À l’origine de la procédure, une émission diffusée le 8 août 2023 sur le plateau estival de Punchline. Ce jour-là, l’économiste Philippe Herlin — soutien affiché d’Éric Zemmour lors de la présidentielle de 2022 et candidat sur une liste opposée à la transition énergétique aux européennes — affirme que le réchauffement climatique d’origine humaine serait un « mensonge » et une « escroquerie ». Il va jusqu’à qualifier l’explication scientifique du dérèglement climatique de « complot », attribuant son succès à la volonté supposée de l’État de renforcer son intervention dans la vie des citoyens.

Ces déclarations, contredisant frontalement le consensus du GIEC, n’avaient suscité aucune réaction de la part des journalistes présents. L’absence totale de contradiction est au cœur de la décision de l’Arcom, saisie par l’association Quota Climat, qui surveille la représentation des enjeux environnementaux dans les médias.

Une sanction inédite confirmée par la justice

En juillet 2024, le régulateur sanctionne CNews d’une amende de 20 000 euros pour manquement à ses obligations en matière de rigueur de l’information. La chaîne de Vincent Bolloré décide alors de contester la sanction en invoquant la liberté d’expression.

Le Conseil d’État n’a pas retenu cet argument. Dans son arrêt du 6 novembre 2025, il estime que la décision de l’Arcom n’est ni « disproportionnée » ni contraire à la liberté d’expression, considérant qu’une chaîne d’information doit garantir la fiabilité des contenus diffusés. CNews devra également verser 3 000 euros de frais de justice.

Une chaîne déjà lourdement sanctionnée

Si cette décision marque une première en matière de désinformation climatique, elle s’inscrit dans une longue série de rappels à l’ordre. CNews et C8, toutes deux propriétés du groupe Bolloré, cumulent 52 sanctions, notamment pour propos discriminatoires ou incitant à la haine — des cas uniques dans le paysage audiovisuel français.

Cette nouvelle condamnation met en lumière la responsabilité particulière des chaînes d’information dans la couverture des enjeux climatiques et confirme la volonté des régulateurs de sévir davantage contre les contenus contraires aux connaissances scientifiques établies.

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