Le constat est alarmant. Dans son rapport 2025, l’Agence européenne de l’environnement (AEE) affirme que l’Europe se réchauffe à une vitesse deux fois supérieure à la moyenne mondiale. Records de chaleur, sécheresses et écosystèmes fragilisés témoignent de cette accélération climatique qui menace directement la biodiversité et les ressources naturelles.
Un bilan environnemental préoccupant
L’évaluation, menée tous les cinq ans, dresse un tableau contrasté. Certes, l’Union européenne a réduit ses émissions de gaz à effet de serre et amélioré la qualité de l’air, mais « l’état général de l’environnement en Europe n’est pas bon », résume l’AEE.
La hausse des températures est la manifestation la plus visible : étés plus longs, vagues de chaleur répétées, canicules record. Mais derrière ces épisodes spectaculaires se cache une tendance de fond qui affecte tous les écosystèmes.
Biodiversité en chute libre et eau sous tension
Le rapport met en avant un signal d’alarme majeur : la biodiversité décline sur l’ensemble du continent, aussi bien sur terre qu’en mer ou dans les rivières. L’agriculture intensive, l’industrie et la pollution restent les principales causes de cette dégradation.
Les chiffres sont parlants :
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81 % des habitats protégés sont dans un état jugé médiocre ou mauvais.
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60 à 70 % des sols présentent des signes de dégradation.
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62 % des masses d’eau n’atteignent pas un bon état écologique.
L’eau est d’ailleurs au cœur des préoccupations. Un tiers du continent et de ses habitants est déjà confronté à la rareté hydrique. Le changement climatique accentue cette situation, mais l’AEE estime qu’il serait possible de réaliser jusqu’à 40 % d’économies grâce à une meilleure gouvernance, des pratiques agricoles adaptées, des technologies de recyclage et une sensibilisation accrue du public.
Accélérer la transition énergétique
Face à ce constat, l’agence appelle à intensifier le développement des énergies renouvelables et à poursuivre les efforts de réduction des émissions. Elle se montre en revanche plus prudente sur l’option nucléaire, soulignant ses impacts environnementaux, notamment sur le réchauffement des cours d’eau utilisés pour le refroidissement des centrales.
Le message est clair : l’Europe a engagé des actions, mais le rythme et l’ampleur des transformations restent insuffisants. Si rien n’est fait, le réchauffement climatique et l’érosion de la biodiversité risquent de franchir des seuils irréversibles dans les prochaines décennies.