Face à la multiplication des canicules, les villes cherchent à adapter leurs espaces publics. Parmi les initiatives les plus marquantes, la transformation des cours d’école en « oasis » vise à désimperméabiliser les sols, planter des arbres et introduire des espaces de fraîcheur accessibles aux élèves et, parfois, aux habitants du quartier. Ces projets, déjà visibles à Paris, Lyon, Marseille ou Strasbourg, illustrent une nouvelle approche de l’urbanisme scolaire et participatif.
Des aménagements simples aux effets mesurables
Les anciennes cours d’école, souvent recouvertes de bitume, concentrent la chaleur et accentuent l’inconfort en été. Leur transformation passe par la plantation d’arbres, l’installation de sols perméables et la création de zones ombragées. À Paris, près de 300 cours doivent être converties d’ici 2030. Selon les premiers retours, la température au sol peut baisser de 3 à 4 °C dans les zones végétalisées, réduisant ainsi les effets d’îlot de chaleur.
Ces cours deviennent aussi des lieux pédagogiques. Jardins partagés, zones de biodiversité et dispositifs de récupération des eaux pluviales permettent d’éduquer les enfants aux enjeux climatiques et environnementaux. Certaines villes, comme Strasbourg, vont plus loin en ouvrant les cours rénovées au public en dehors du temps scolaire, offrant ainsi de véritables espaces verts de proximité aux habitants.
Entre expérimentation locale et stratégie nationale
Si les résultats sont encourageants, le financement reste un obstacle. Les transformations coûtent entre 200 000 et 500 000 euros par école, un investissement lourd pour les communes. Des subventions de l’État et des agences de l’eau contribuent à soutenir les projets, mais leur généralisation à l’ensemble du territoire pose question.
Ces cours d’école « oasis » s’inscrivent dans une stratégie plus large de désimperméabilisation urbaine, indispensable pour limiter les inondations et améliorer la gestion des eaux pluviales. Elles incarnent aussi une nouvelle façon de penser l’espace public, à la fois fonctionnel, écologique et social. Si leur déploiement se poursuit, elles pourraient devenir l’un des symboles de l’adaptation climatique dans les villes françaises.