Des bénéfices climatiques mesurés mais réels
Le transport aérien représente environ 7 % des émissions françaises de gaz à effet de serre, dont une grande partie liée aux vols courts. Supprimer ces trajets au profit du TGV permet une réduction directe des émissions : un passager en train à grande vitesse émet environ 90 % de CO₂ en moins qu’en avion sur une distance équivalente.
Toutefois, le périmètre de l’interdiction reste limité. En pratique, seuls quelques trajets ont disparu, comme Paris–Nantes ou Paris–Lyon, car la mesure ne concerne pas les correspondances internationales. L’impact global se chiffre donc en centaines de milliers de tonnes de CO₂ évitées, loin des réductions massives nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques.
Une transition qui interroge sur le long terme
Si l’effet direct est modeste, la mesure a une portée symbolique forte. Elle envoie un signal clair en faveur du train et incite à repenser les déplacements intérieurs. Mais elle pose aussi des défis économiques : certaines compagnies aériennes dénoncent une distorsion de concurrence, tandis que les aéroports régionaux craignent une baisse de fréquentation.
Pour amplifier l’effet écologique, plusieurs experts appellent à élargir le champ de l’interdiction, en fixant la limite à 4 h de trajet en train plutôt que 2 h 30. Une telle extension pourrait concerner une dizaine de liaisons supplémentaires, renforçant l’avantage climatique du rail. Le succès de cette politique dépendra aussi de la capacité à maintenir des prix attractifs pour le train, condition essentielle pour convaincre durablement les voyageurs.