L’économie circulaire dans la construction pour mettre fin aux déchets de chantier

L’économie circulaire dans la construction pour mettre fin aux déchets de chantier
Le secteur du bâtiment est l’un des plus gros producteurs de déchets en France, générant environ 227 millions de tonnes par an, dont 46 millions issus du seul bâtiment, selon l’ADEME. Face à cet enjeu, l’économie circulaire s’impose comme un levier incontournable pour réduire, réemployer et recycler ces volumes massifs.

Transformer les déchets en ressources

L’économie circulaire dans la construction repose sur un principe simple : considérer les déchets de chantier comme des matières premières réutilisables. Cela implique de développer des filières de tri à la source sur les chantiers et de favoriser le réemploi des matériaux. Des initiatives comme la plateforme Cycle Up permettent aux entreprises et aux particuliers de revendre ou d’acheter des matériaux issus de déconstruction, limitant ainsi l’extraction de nouvelles ressources.

Dans certaines régions, des “ressourceries du bâtiment” se développent, récupérant portes, fenêtres, cloisons ou dalles de moquette pour leur donner une seconde vie. En Île-de-France, l’objectif fixé par le Plan régional de prévention et de gestion des déchets est de recycler 70 % des déchets du BTP d’ici 2028.

Concevoir différemment pour réduire à la source

La lutte contre les déchets de chantier commence dès la conception des bâtiments. L’essor de la construction modulaire et du “design for disassembly” (conception pour démontage) permet d’anticiper le réemploi futur des composants. Les matériaux biosourcés, comme le bois ou le chanvre, réduisent également l’empreinte carbone des chantiers et facilitent la valorisation en fin de vie.

Des villes comme Amsterdam imposent désormais un “passeport matériaux” pour tout nouveau bâtiment, recensant les composants utilisés afin de faciliter leur récupération. En France, la REP Bâtiment (Responsabilité élargie du producteur), entrée en vigueur en 2023, oblige les fabricants à financer la collecte et le recyclage des matériaux en fin de vie, renforçant ainsi la circularité du secteur.