Depuis l’entrée en vigueur de la loi AGEC en janvier 2024, la France a engagé une transition vers le tri à la source des biodéchets. Un an après sa mise en place, un bilan contrasté se dessine, notamment dans les villes où le compostage est moins pratiqué. Alors que certaines régions ont bien avancé, d’autres rencontrent des difficultés qui entravent la gestion efficace de ces déchets organiques. Cette situation est d’autant plus complexe que les biodéchets représentent environ 30 % du volume total des déchets produits en France.
Un accès inégal aux solutions de tri
L’un des principaux défis réside dans l’inégalité d’accès aux solutions de tri, surtout dans les grandes agglomérations urbaines. Alors que des villes comme Paris ou Lyon ont mis en place des bacs de tri dans les espaces publics ou des composteurs collectifs, d’autres communes peinent encore à organiser une collecte systématique des biodéchets. Le manque de points de collecte ou de dispositifs adaptés à la densité urbaine constitue un obstacle majeur dans certaines villes.
En 2025, selon les dernières données de l’ADEME, environ 40 % des Français ont accès à une solution de tri à la source des biodéchets, mais cela varie fortement selon les territoires. Dans des zones denses, comme les grands centres urbains, où la densité de population est élevée, la mise en place de solutions de tri efficaces se révèle plus compliquée. À Marseille et à Toulouse, par exemple, les espaces publics ne sont pas suffisamment équipés de bornes de tri et les programmes de compostage sont moins développés.
Le défi de la logistique et de la collecte
Le système de collecte en porte-à-porte ou via points d’apport volontaire peut sembler simple, mais il s’avère particulièrement difficile à déployer dans des villes densément peuplées comme Paris et Marseille. Ces villes font face à des défis logistiques majeurs, notamment la gestion des espaces restreints et le manque de structures adaptées pour accueillir les bacs à déchets alimentaires. En outre, le système de collecte porte-à-porte des biodéchets a échoué dans plusieurs villes françaises, telles que Paris, où une expérimentation a été abandonnée en 2024 à cause de la faible participation des habitants et des coûts élevés associés.
Les coûts logistiques et l’absence d’infrastructure adaptée rendent la collecte plus coûteuse dans les zones urbaines. Cela explique en partie la réticence de certaines collectivités à investir dans des systèmes de collecte efficaces, d’autant plus que la population des grandes villes évolue rapidement.
Des initiatives locales qui fonctionnent
Dans certaines zones urbaines, des initiatives locales de compostage de proximité ont montré des résultats positifs. Lyon a ainsi mis en place des composteurs communautaires dans les quartiers résidentiels, avec une participation active des citoyens. Cette initiative a permis d’augmenter le taux de valorisation des biodéchets de près de 15 % en 2024. À Grenoble, des projets de compostage dans les écoles ont également permis de sensibiliser les jeunes générations à l’importance du tri et de la gestion des déchets.
En revanche, dans des villes comme Marseille ou Toulouse, où les dispositifs restent insuffisants, les taux de valorisation des biodéchets sont encore faibles. Ces villes doivent redoubler d’efforts pour mettre en place des dispositifs efficaces et accompagner les citoyens dans leur transition vers un système de tri plus durable.