VanDrie ciblé par des activistes partout en Europe

VanDrie ciblé par des activistes partout en Europe
Dans la nuit du 6 au 7 juillet, des militants du collectif 269 Libération animale ont mené une opération simultanée sur six sites du groupe néerlandais VanDrie, en France et aux Pays-Bas. Objectif : dénoncer l’exploitation animale en ciblant directement les lieux de mise à mort. Un coup de force symbolique et spectaculaire, au cœur d’un secteur sous pression.

Une opération planifiée dans le plus grand secret contre VanDrie

Peu avant 1 heure du matin, 27 militants s’introduisent discrètement sur le site de Sobeval, à Boulazac, en Dordogne. Une fois le portail franchi, ils traversent le site industriel, localisent la zone d’abattage et s’y enchaînent. En quelques instants, l’abattoir est paralysé.

Le même scénario se répète à des centaines de kilomètres, à l’abattoir Tendriade de Châteaubourg, en Ille-et-Vilaine, ainsi que sur quatre autres sites aux Pays-Bas. Tous appartiennent au géant VanDrie, leader mondial du secteur de la viande de veau.

Cette opération coordonnée, préparée depuis plusieurs mois dans la plus grande discrétion, vise selon les activistes à « frapper les centres névralgiques » de l’exploitation animale. Le collectif 269 Libération animale revendique une action directe contre « les responsables et décisionnaires », qu’il distingue des ouvriers ou intermédiaires.

VanDrie, cible d’un mouvement international

Le groupe VanDrie, d’origine néerlandaise, est l’un des piliers de l’agro-industrie européenne. Il contrôle l’ensemble de la filière veau, de l’élevage à l’abattage, en passant par la nutrition animale. Une intégration verticale qui en fait une cible de choix pour les collectifs antispécistes, qui dénoncent un système industriel fondé sur la « marchandisation des êtres sensibles ».

Ce n’est pas la première fois que VanDrie est visé. Sobeval, par exemple, avait déjà été sous les projecteurs en 2020 à la suite d’une vidéo de L214 dévoilant des pratiques contestées dans l’abattage rituel. Depuis, les critiques à l’encontre du groupe n’ont cessé de croître, notamment sur les conditions de vie des veaux et les méthodes d’abattage.

Une action coup de poing assumée

Pour les activistes, cette opération est avant tout symbolique. En bloquant physiquement les chaînes de mise à mort, ils entendent dénoncer un système qu’ils jugent intrinsèquement violent et injustifiable. L’action vise également à interpeller l’opinion publique, à quelques jours du début des vacances estivales, période où la consommation de viande reste élevée.

Les militants enchaînés à l’intérieur des abattoirs se sont laissés interpeller sans résistance. Certains d’entre eux pourraient être poursuivis pour intrusion ou entrave à la liberté du travail. Mais pour le collectif, ces risques sont assumés : « Ce qui se passe chaque jour dans ces lieux est bien plus grave que ce que nous faisons cette nuit », déclarait une militante sur place.

Un débat qui divise la société

Ces actions radicales ravivent les tensions autour du débat sur la condition animale. Si une partie de l’opinion soutient l’idée d’un progrès vers une société plus respectueuse des animaux, d’autres dénoncent des méthodes jugées extrémistes, voire contre-productives.

Du côté des professionnels de la filière, on s’inquiète de la multiplication de ces intrusions, vécues comme une atteinte à la sécurité des sites et au bon déroulement de l’activité économique. Les syndicats agricoles appellent régulièrement à un meilleur encadrement juridique pour éviter ce type d’actions.

Une société en tension autour de l’éthique animale

L’offensive menée contre VanDrie illustre la montée en puissance des mouvements antispécistes en Europe. En ciblant les abattoirs, ils veulent mettre en lumière la violence systémique d’une industrie encore largement acceptée. Mais cette stratégie de confrontation interroge sur les formes de lutte à adopter dans une société de plus en plus divisée sur la place des animaux.

Alors que les pratiques d’élevage intensif sont de plus en plus contestées, ces actions spectaculaires obligent chacun à se positionner : entre respect de la loi, engagement éthique et débat sur la transition alimentaire.