L’Unoc renforce la protection des grands fonds marins

L’Unoc renforce la protection des grands fonds marins
Alors que la conférence des Nations unies sur l’océan (l'Unoc) se tient à Nice, le soutien international à un moratoire sur l’exploitation minière des grands fonds marins s’intensifie. Une position portée par plusieurs États, dont la France, qui s’inquiètent des risques environnementaux majeurs liés à cette activité.

Une mobilisation internationale croissante grâce à l’Unoc

Depuis l’appel lancé lors du One Ocean Summit à Brest en 2022, la question de l’exploitation des ressources minérales des grands fonds marins suscite de plus en plus d’inquiétudes. Aujourd’hui, ce sont 37 États qui se sont officiellement engagés en faveur d’un moratoire ou même d’une interdiction totale de cette activité.

Cette dynamique s’est renforcée lors de la deuxième Conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc), tenue à Lisbonne, où la France a pris une position claire en faveur d’une pause dans l’exploitation minière sous-marine. Ces prises de position témoignent d’une prise de conscience grandissante sur les dangers potentiels de ces extractions, tant sur la biodiversité que sur les écosystèmes marins encore peu connus.

Les risques d’une exploitation non contrôlée

L’exploitation des grands fonds marins vise à extraire des minéraux précieux présents dans les abysses, essentiels à la transition énergétique et aux nouvelles technologies. Pourtant, cette activité est encore très peu encadrée et suscite de fortes craintes environnementales.

Les impacts potentiels sont nombreux : destruction des habitats marins fragiles, perturbation des chaînes alimentaires, rejet de sédiments toxiques, et atteintes irréversibles à des écosystèmes qui jouent un rôle essentiel dans la régulation du climat mondial. De plus, la faible connaissance scientifique de ces environnements complexes rend l’évaluation des conséquences encore incertaine.

L’Unoc 2025 : un tournant décisif

La troisième édition de l’Unoc, qui se déroule à Nice, est un moment clé pour renforcer la coopération internationale sur la protection des océans. L’Élysée a publié ce lundi 9 juin une déclaration soutenant fermement le moratoire sur l’exploitation minière des grands fonds, appelant à une gestion prudente et respectueuse des ressources marines.

Cette position s’inscrit dans une volonté plus large de promouvoir une économie bleue durable, fondée sur la préservation des milieux marins et la lutte contre la surexploitation. Elle souligne aussi l’importance d’un cadre réglementaire international solide, notamment par le biais de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM).

Vers une protection renforcée des océans

Face à ces enjeux, le moratoire apparaît comme une mesure nécessaire pour permettre un approfondissement des recherches scientifiques et une meilleure compréhension des écosystèmes profonds. Il donne le temps aux gouvernements et aux organisations internationales d’élaborer des règles strictes qui éviteront des dommages irréversibles.

Cette démarche illustre aussi une prise de conscience grandissante que les océans, malgré leur immensité, ne sont pas une ressource infinie et doivent être gérés avec précaution. La protection des grands fonds marins est ainsi devenue une priorité pour garantir la santé des océans et la pérennité des services qu’ils rendent à l’humanité.