Une vulnérabilité exacerbée face au climat
Dans la continuité de son analyse sur les effets du changement climatique en métropole publiée en septembre 2024, le Réseau Action Climat s’est penché sur les spécificités des 11 territoires d’Outre-mer. Ces régions, dispersées dans plusieurs océans, sont particulièrement exposées à une série de risques climatiques qui menacent à la fois leurs populations et leurs économies.
Le rapport s’appuie sur des données scientifiques solides et intègre de nombreux exemples locaux ainsi que des témoignages de résidents, illustrant ainsi concrètement la réalité du terrain. Il souligne que les Outre-mer figurent parmi les territoires français les plus vulnérables au réchauffement climatique, avec des phénomènes déjà bien présents qui ne feront que s’intensifier.
Cyclones, montée des eaux et sécheresses : un cocktail dangereux
Les Outre-mer sont déjà confrontés à des catastrophes naturelles aggravées par le changement climatique. Parmi les menaces majeures, les cyclones tropicaux occupent une place centrale. Le rapport alerte sur une augmentation probable de 13 % des cyclones les plus violents (catégorie 4 et 5) dans un scénario de réchauffement mondial de 2°C. Ces tempêtes dévastatrices causent d’ores et déjà des dégâts importants, obligeant à des évacuations massives et perturbant durablement les services publics.
La montée du niveau de la mer est une autre source d’inquiétude majeure. Selon le rapport, cette élévation pourrait atteindre 76 cm, voire 1 mètre d’ici la fin du siècle dans le pire des scénarios. Cela menace directement des zones habitées, ainsi que des infrastructures essentielles. Le recul du trait de côte va également engloutir des parties de territoires insulaires, remettant en question la survie même de certaines communautés.
Par ailleurs, les sécheresses deviennent plus fréquentes, longues et sévères, mettant en péril l’accès à l’eau potable et compromettant la production agricole locale, déjà fragile. Ces épisodes extrêmes ont des conséquences lourdes sur la sécurité alimentaire et la santé des populations.
Une biodiversité en pleine vulnérabilité
Le rapport met également en lumière la disparition rapide des récifs coralliens, qui jouent un rôle crucial dans la protection des côtes et le maintien de la biodiversité marine. En Guadeloupe, par exemple, 70 % des récifs sont déjà dégradés, impactant négativement la pêche, le tourisme et la résistance naturelle aux tempêtes.
Ces dégradations environnementales ont un effet domino : elles fragilisent les écosystèmes, réduisent les ressources économiques locales et augmentent la vulnérabilité des populations face aux catastrophes naturelles. Les pertes d’habitations et les interruptions des services essentiels, comme l’électricité ou l’eau, lors des crises renforcent les difficultés sociales.
Vers des solutions adaptées et urgentes
Le rapport du Réseau Action Climat appelle à une prise de conscience urgente et à une adaptation rapide des politiques publiques. Il insiste sur la nécessité de renforcer la résilience des territoires d’Outre-mer par des mesures adaptées : amélioration des infrastructures, gestion durable des ressources, protection des côtes, et soutien aux populations vulnérables.
Face à ces défis, l’action collective, entre pouvoirs publics, acteurs locaux et citoyens, apparaît indispensable. Protéger ces territoires, qui sont en première ligne des changements climatiques, c’est aussi préserver une richesse naturelle et culturelle unique.