Unoc 3 : une conférence pour la protection des océans

Unoc 3 : une conférence pour la protection des océans
La troisième Conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc 3) se tiendra du 9 au 13 juin 2025 à Nice. Pour Julien Rochette, directeur du programme Océan à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), cet événement est une étape stratégique dans la gouvernance internationale des mers. À travers cette rencontre, la communauté mondiale cherche à renforcer son engagement en faveur de la préservation des milieux marins.

Un rendez-vous ancré dans l’Agenda 2030

L’Unoc 3 s’inscrit dans le cadre de l’Agenda 2030 pour le développement durable, adopté par les Nations unies en 2015. Ce programme global définit 17 Objectifs de développement durable (ODD), dont le quatorzième est spécifiquement dédié à la préservation de l’océan. Il aborde des enjeux essentiels : réduction de la pollution marine, gestion durable des ressources halieutiques, protection de la biodiversité marine ou encore lutte contre l’acidification des eaux.

Lancée en 2017 à New York, puis poursuivie à Lisbonne en 2022, la Conférence des Nations unies sur l’océan vise à soutenir la mise en œuvre de l’ODD 14. La France et le Costa Rica coorganisent cette troisième édition, qui réunit États, ONG, institutions internationales, chercheurs et représentants du secteur privé.

Une conférence non contraignante mais influente

Contrairement aux COP climatiques qui sont liées à des accords juridiquement contraignants comme l’Accord de Paris, l’Unoc n’a pas de valeur normative. Elle ne donne pas lieu à des traités ou des engagements formels, mais elle permet de faire le point sur les actions entreprises et de stimuler les initiatives volontaires en matière de gouvernance des océans.

Julien Rochette le rappelle :

« L’Unoc n’est pas une enceinte de négociation mais une opportunité politique et diplomatique de réaffirmer des engagements et d’accélérer les dynamiques existantes. »

Parmi les attentes, figure la présentation de bilans nationaux sur la mise en œuvre de l’ODD 14, le lancement de nouveaux partenariats, ainsi que des engagements concrets en matière de financement, de surveillance ou de gestion durable des zones marines.

Des enjeux concrets au cœur des discussions de l’Unoc 3

La conférence de Nice arrive dans un contexte où les pressions sur les océans n’ont jamais été aussi fortes : surpêche, pollution plastique, perte de biodiversité, dérèglement climatique… Les signaux d’alerte se multiplient, et les États peinent à tenir leurs promesses.

Un point central des discussions sera le financement des politiques de protection. Nombre de pays en développement, notamment ceux qui dépendent fortement des ressources marines, demandent un soutien renforcé pour mettre en œuvre des mesures de conservation efficaces.

Autre sujet majeur : la mise en œuvre du traité international sur la haute mer, adopté en 2023 après des années de négociations. Ce texte, qui vise à protéger la biodiversité au-delà des juridictions nationales, doit désormais être ratifié et concrètement appliqué. L’Unoc 3 pourrait permettre d’accélérer cette dynamique.

Unoc 3, une gouvernance en transition

L’Unoc 3 reflète une évolution progressive mais significative de la gouvernance internationale des océans. Historiquement fragmentée entre de multiples conventions sectorielles (pêche, navigation, pollution), cette gouvernance tend aujourd’hui vers une approche plus intégrée, croisant science, politiques publiques et engagement citoyen.

Julien Rochette souligne que cette conférence peut servir à connecter les initiatives, renforcer la coopération entre les acteurs, et poser les bases d’une gestion plus cohérente des espaces marins.

Une mobilisation nécessaire pour l’avenir bleu

À travers l’Unoc 3, la communauté internationale dispose d’une plateforme précieuse pour raviver l’attention autour des enjeux océaniques. Même sans décisions contraignantes, cette conférence joue un rôle fondamental : elle donne de la visibilité aux bonnes pratiques, crée des alliances et incite les pays à aller plus loin.

Car l’océan, qui couvre plus de 70 % de la surface de la planète, est un pilier de l’équilibre climatique, de la sécurité alimentaire et de la biodiversité mondiale. Le protéger, c’est préserver l’avenir commun de l’humanité.