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La filière forêt-bois, figure de proue de la transition énergétique tricolore

Alors que les Français sont de plus en plus nombreux à se tourner vers le bois-énergie, son utilisation, bien qu’économique pour les ménages, s’avère aussi cruciale pour la transition énergétique tricolore. Focus. 

C’est une tendance qui hiver après hiver, ne se dément pas : les Français sont de plus en plus nombreux à plébisciter le bois pour se chauffer. Dans un contexte d’inflation et de hausse des tarifs de l’énergie, près d’un ménage français sur quatre se tournerait désormais vers le bois-énergie, un moyen de se chauffer 30 % moins cher que le gaz ou le fioul. Et, parce qu’il n’y a pas de fumée sans feu, et pas de feu sans foyer, les ventes de poêles (à bûches ou à granulés) ont enregistré une hausse de 40 % en trois ans, alors que celles des chaudières à bois ont été multipliées par plus de deux sur la même période.

Une énergie renouvelable, mais pas que

D’après le gouvernement, la biomasse-énergie, qui comprend les matières issues de la forêt, de l’agriculture ou encore des déchets verts, représente désormais « plus de 55 % de la production d’énergie finale et contribue donc significativement à réduire notre consommation d’énergies fossiles ». Grâce à ses nombreux atouts, le bois-énergie pourrait ainsi jouer un rôle de levier déterminant afin que la France réussisse sa transition énergétique. C’est ce qu’a rappelé l’ADEME, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie dans son Avis sur le bois énergie de novembre 2023. Selon elle, le bois énergie « contribue à l’indépendance énergétique et à l’amélioration de la balance commerciale nationale grâce à la baisse des importations des énergies fossiles ».

Par ailleurs, et contrairement à certaines idées reçues, le bois utilisé pour faire du bois-énergie n’est pas « gâché ». Comme l’explique le Syndicat des énergies renouvelables (SER), « le bois-énergie n’est pas une utilisation finale recherchée en sylviculture, ce n’est qu’un sous-produit d’exploitation ». En d’autres termes, le bois utilisé pour faire du bois énergie résulte soit des déchets de la coupe d’arbres nobles utilisés pour faire du bois d’œuvre (charpente, menuiserie, etc.), soit de travaux sylvicoles nécessaires pour orienter la croissance des peuplements et privilégier la pousse des plus beaux arbres (coupe d’amélioration). Et la filière forêt-bois de rappeler : « la production de bois-énergie intervient quant à elle en bout de chaîne, valorisant les parties de l’arbre qui n’ont pas d’autres débouchés. Le débouché bois-énergie, indispensable aux actes de gestion sylvicole, apporte aux propriétaires forestiers un complément de revenu indispensable à l’entretien de leur patrimoine forestier ».

Le rôle central de la filière forêt-bois face au changement climatique

 Le bois énergie occupe d’ailleurs une place importante dans le scénario de bouclage envisagé par une récente étude intitulée : “Quel scénario carbone pour la filière forêt-bois à horizons 2030 et 2050 ?”  et produite par Carbone 4, le cabinet de conseil en stratégie bas carbone du médiatique ingénieur Jean-Marc Jancovici, et France Bois Forêt (FBF), l’interprofession nationale du secteur bois-forêt.

Pour valoriser au mieux la contribution de la filière forêt-bois dans le scénario carbone présenté par l’étude, deux axes sont particulièrement mis en avant : le rôle important de l’augmentation du recyclage afin de permettre une nouvelle valorisation de la matière (comme une valorisation en panneaux ou une valorisation finale en énergie) et l’avantage de la montée en puissance du bois énergie (plus particulièrement de l’usage de granulés pour les ménages et de plaquettes pour les industriels et collectivités). Cette croissance permettrait de diminuer les émissions fossiles de manière très conséquente à l’horizon 2050. Par ailleurs, toujours selon l’étude, une priorité doit être donnée à l’autoconsommation, c’est-à-dire à l’utilisation des produits issus de la transformation du bois par les entreprises de la filière elles-mêmes, et ce afin de soutenir leur compétitivité. « La France n’atteindra pas ses objectifs de neutralité carbone sans mobiliser la filière forêt-bois, véritable atout pour agir simultanément sur l’atténuation et l’adaptation au changement climatique », concluent les auteurs de l’étude.

En interaction forte avec la valorisation du matériau du bois, le bois énergie a donc toute sa place dans la contribution de la filière forêt-bois à l’adaptation et l’atténuation du changement climatique.

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