L’application Agora créée par le gouvernement français permet-il vraiment de faciliter l’échange ? 

L’application Agora créée par le gouvernement français permet-il vraiment de faciliter l’échange ? 
Le gouvernement français s'engage dans une nouvelle ère de démocratie participative avec le lancement de l'application mobile "Agora - Citoyens & Gouv". Cette plateforme anonyme et sécurisée vise à impliquer les citoyens dans le processus décisionnel en permettant des consultations mensuelles sur des sujets clés de la politique publique. Toutefois, les défis du passé, tels que le fiasco de TousAntiCovid, soulèvent des questions quant à la durabilité et à l'efficacité de cette initiative.

Dialogue renouvelé avec les français ?

L’initiative d’Agora s’inscrit dans le sillage de la Convention citoyenne pour le climat, démontrant une volonté croissante du gouvernement français d’adopter des mécanismes de démocratie participative. La nouvelle application permet aux citoyens de donner leur avis sur quatre sujets chaque mois, allant du financement de la transition écologique à la lutte contre les violences faites aux enfants. Les utilisateurs, seuls identifiés par leur prénom, participent à des consultations à choix multiples ou à réponses libres, suivies d’une synthèse des résultats publiée à la fin de chaque période de consultation.

Le défi de la confiance et de la durabilité

Malgré les ambitions élevées d’Agora, l’histoire des applications gouvernementales suscite des préoccupations quant à sa durabilité. Des échecs notables tels que TousAntiCovid et Alicem, l’application d’identité numérique, soulèvent des interrogations quant à la confiance du public dans de telles initiatives. Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a souligné qu’Agora est « la première appli qui fait dialoguer directement les Français et le gouvernement », mais sa réussite reste à déterminer.

Technologie et transparence : les Coulisses d’Agora

Agora, développée au sein de l’incubateur des services numériques de la Direction interministérielle du numérique, repose sur des bases techniques solides. Les données sont hébergées sur l’infrastructure de 3DS Outscale, la filiale cloud de Dassault Systèmes, assurant la sécurité et la protection contre les attaques informatiques par l’intermédiaire de l’entreprise Baleen. Netino prend en charge la modération des questions, garantissant le respect des règles éthiques. Cependant, la véritable mesure de réussite sera la capacité d’Agora à maintenir l’engagement citoyen et à influencer les politiques publiques.

Agora émerge comme un pas en avant vers une démocratie plus participative en France. Son potentiel à renforcer le lien entre les citoyens et le gouvernement repose sur la confiance et l’efficacité démontrées au fil du temps. L’application marque-t-elle le début d’une nouvelle ère où les citoyens peuvent façonner activement les politiques publiques, ou sera-t-elle confrontée aux défis qui ont entravé ses prédécesseurs ? L’avenir dévoilera la place d’Agora dans l’évolution du dialogue entre l’État et les citoyens français.