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Le chimpanzé pourrait-il devenir une espèce en voie de disparition

En raison de la pression toujours plus importante de l’homme sur son milieu de vie, et notamment de la chasse et de l’urbanisation, le chimpanzé est une espèce qui pourrait bien disparaitre de la surface de la Terre dans les prochaines années. C’est en tout cas ce qu’estiment des primatologues du monde entier qui, récemment réunis en Allemagne, ont souligné les menaces qui pèsent sur ces animaux proches parents de l’Homme.

Selon ce groupe de 40 primatologues, ce ne sont pas moins de quatre sous-espèces de chimpanzés qui sont aujourd’hui menacées d’extinction. Le chimpanzé verus est celui qui a le plus subi l’influence néfaste de l’activité humaine : plus de 80% de sa population s’est éteinte en l’espace de trois générations.

« Nous étudions des communautés de chimpanzés depuis des décennies et nous avons tous vu nos groupes d’étude devenir de plus en plus isolés. Les chimpanzés en sont réduits à vivre dans des ghettos forestiers », estiment les spécialistes du primate.

Comme beaucoup d’espèces animales, le chimpanzé souffre principalement de la perte de son habitat : face à l’extension des villes, de l’industrie minière, de la déforestation et de l’agriculture, les zones de vie des chimpanzés ont la fâcheuse tendance de se réduire chaque année un peu plus. Pire, dans certains pays le chimpanzé est également chassé pour sa viande.

« Le parc national de Gombe en Tanzanie est par exemple devenu une petite île entourée par des terres agricoles denses, conduisant à la réduction de deux des trois communautés de chimpanzés dans le parc et à la disparition d’une communauté à l’extérieur », déplore Anne Pusey dans un communiqué de l’Institut Max Planck.

Les primatologuesqui ont lancé ce signal d’alarme ont toutefois souligné un fait atypique : les zones où les chercheurs sont présents pour leurs travaux présentent un nombre plus élevé de chimpanzés que d’autres zones. D’où leur proposition de créer une « protection spéciale intense » avec les autorités locales sur les zones sensibles.

« Plus d’investissements doivent être faits dans la recherche pour que nous puissions comprendre vraiment la diversité de ces populations avant qu’il ne soit trop tard ».

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