Sujet sensible que la chasse au sein des débats politiques et sociétaux.
Tandis que le gouvernement français doit annoncer ce lundi 9 janvier 2023, ses mesures sur la sécurisation de la chasse, 80 % des Français seraient favorables à l’interdiction de celle-ci le dimanche, d’après une étude réalisée par l’Ifop, quémandée par sept ONG de protection animale.
Elle révèle aussi que 70 % des Français ne se sentent pas en sécurité lorsqu’ils se promènent dans la nature en période de chasse. « Pas du tout » en sécurité pour 32 % d’entre eux.
« Contre 54 % seulement en 2009, et 61 % en 2016 », indique la Ligue de protection des oiseaux (LPO), dans un communiqué. Selon ce dernier, « le sentiment d’insécurité par rapport à la chasse progresse nettement. Dans le détail, les femmes (75%) se sentent plus en insécurité que les hommes (63%). Et puis bien loin de clichés, ce sont les habitants des campagnes les plus inquiets ».
74 % des personnes sondées vivant en zones rurales ont ce sentiment d’insécurité lors de leur promenade dans la nature, contre 67 % de celles vivant dans l’agglomération parisienne.
A la mi-septembre, un rapport avait été publié par le Sénat, soumettant 30 mesures afin, notamment de « renforcer l’examen du permis de chasse ou en instaurant un certificat médical annuel pour les chasseurs, comme pour les autres sports avec arme ».
Accidents mortels
En vingt ans, le nombre d’accidents de chasse aurait baissé de 46 % et celui des morts de 74 %, selon l’Office français de la biodiversité (OFB), mais il a recensé 90 accidents lors de la saison 2021-2022, dont huit ont été mortels. « C’est 90 de trop », selon l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas).
Depuis septembre 2022, « on compte 18 victimes dont un mort chez les non-chasseurs et 17 victimes dont deux morts chez les chasseurs », indique Richard Holding, le porte-parole de l’Aspas.
La LPO se désole que la proposition d’un dimanche sans chasse ne serait pas retenue par le gouvernement : « Les points du plan sont toujours en négociation », a cependant répondu le cabinet de Bérangère Couillard, la secrétaire d’État chargée de l’écologie.
« Combien faudra-il encore de morts pour que le gouvernement réagisse enfin », interroge quant à lui, Richard Holding.
