Initiative verte : Le cinéma se recycle

Initiative verte : Le cinéma se recycle
Située dans l’usine Mozinor de Montreuil, la Ressourcerie du cinéma récupère les décors de cinéma afin de les proposer pour de nouvelles utilisations et ainsi limiter le gaspillage et les déchets.

Dans le cadre de l’économie circulaire, le cinéma n’est pas en reste.

Soucieuses de l’environnement et du réchauffement climatique, Karine d’Orlan et son équipe, récupèrent des anciens éléments de décors de série et de films destinés à la poubelle afin de les recycler et ainsi lutter contre le réchauffement climatique.

Canapés, plancher technique, faux vitraux… Énormément d’éléments peuvent être recyclés.

L’industrie du cinéma génère 1,7 millions de tonnes de CO2

« On estime qu’un décor construit représente à peu près 15 tonnes de déchets », explique Karine d’Orlan, co-créatrice de la Ressourcerie pour des raisons écologiques. « Une étude de 2020 indique d’ailleurs que le cinéma est générateur de 1,7 million de tonnes de CO2 et que les seuls décors représentent un quart de cette pollution du film », précise-t-elle.

Pour cette actrice de la lutte anti gaspillage, « la Ressourcerie est la première étape d’un chemin vers la réutilisation totale de matériaux dans de nombreux secteurs de la culture. »

Elle en est persuadée : « il faudra un jour une plateforme plus loin de l’île de France pour que le foncier soit moins cher et cette plateforme redistribuera non seulement à la culture mais aussi à tous les secteurs, parce que le cinéma c’est un déchet mais l’événementiel, la pub, c’est 10 fois pire, pour la Fashion Week, il y a eu énormément de déchets de fait ».

Or, « 60 % des décors d’un film sont constitués de « feuilles d’or » _ des faux murs escamotables _, alors c’est important d’arrêter de les jeter et d’en faire quelque chose, parce que c’est du bois et que le bois est entrain de cramer partout sur la planète ! Nous, on remet cette ressource à disposition de celles et ceux qui en ont besoin », développe-t-elle encore.

Pour les professionnels… et les particuliers

Les profils de la clientèle de la Ressourcerie sont très variés selon la cofondatrice : « On s’adresse aux professionnels, mais pas uniquement ceux des métiers du cinéma ; on propose ainsi du matériel à l’industrie du BTP, aux artisans, aux architectes d’intérieur… et même aux particuliers, qui viennent de temps en temps nous acheter des pièces comme des portes, des fenêtres, des accessoires ».

« Au cinéma, ils sont très friands de matières : alupanel, plexi… Et pour les particuliers, c’est une mine d’or, parce que le plexi, aujourd’hui, c’est extrêmement cher », explique Kardine d’orlan, qui ajoute : « Il faut qu’on vide la Ressourcerie, on ne peut pas pousser les murs ! »