La position de Macron et Le Pen sur le climat et l’énergie

La position de Macron et Le Pen sur le climat et l’énergie
Bien que jugée très importante par la population, la question du climat a été très largement sous-évoquée dans le cadre de la campagne présidentielle. En cette période d’entre-deux tours, les candidats veulent séduire les électeurs de gauche, plus enclins à élire un président qui prendra des engagements sur le climat. 

Voici où les deux se situent sur certains grands enjeux climatiques et énergétiques :

ÉNERGIE

LE PEN

Elle dit qu’elle adhérerait aux objectifs de l’accord de Paris sur le climat de 2015, qui exigent que ses signataires limitent collectivement les émissions de gaz à effet de serre pour maintenir la hausse de la température « bien en dessous » de 2,0 degrés Celsius au cours de ce siècle.

Elle redoublerait les efforts sur le nucléaire, construisant 20 réacteurs EPR, prolongeant la durée de vie des centrales existantes à 60 ans contre plus de 40 et rouvrant la centrale de Fessenheim fermée en 2020.

Cependant, elle supprimerait les subventions pour l’énergie solaire et éolienne, affirmant que cela permettrait au Trésor d’économiser 5 milliards d’euros, et insisterait pour que l’énergie produite à partir de celles-ci soit vendue au taux du marché. Elle imposerait un moratoire sur les nouveaux projets éoliens et solaires et démantèlerait progressivement les parcs éoliens terrestres existants.

Elle soutient l’hydroélectricité, l’hydrogène et la géothermie.

MACRON

Macron parie également sur le nucléaire dans sa volonté de neutralité carbone d’ici 2050. En février, il a déclaré que le service public EDF construirait et exploiterait au moins six réacteurs supplémentaires et espérait prolonger la durée de vie des anciennes centrales nucléaires à plus de 50 ans, en toute sécurité.

Il a également promis d’accélérer le développement du solaire et de l’éolien offshore. La capacité solaire serait multipliée par dix pour dépasser les 100 GW d’ici 2050.

La France viserait 40 GW d’énergie éolienne offshore d’ici 2050, tandis que l’accent serait moins mis sur l’éolien terrestre, a-t-il déclaré.

TRANSPORT

LE PEN

Elle affirme que l’augmentation de la production d’énergie nucléaire permettra à la France de répondre à une demande supplémentaire résultant d’une transition vers les véhicules électriques. En attendant, elle réduirait la TVA sur l’essence et le diesel de 20% à 5,5% pour aider les conducteurs à faire face à la flambée des prix du carburant.

MACRON

Son gouvernement offrira des subventions pour acheter des véhicules électriques et il s’engage à développer un programme de leasing pour les ménages à faible revenu, avec au moins 100 000 véhicules disponibles pour moins de 100 euros par mois.

Mais il a résisté à la réduction des taxes sur le carburant en partie parce que cela encouragerait l’utilisation de véhicules polluants. La proposition d’augmentation de la taxe sur le diesel en 2018 avait déclenché des mois de manifestations de gilets jaunes en France.

Il veut aussi devenir un leader de l’hydrogène vert. En 2021, il a déclaré que la France investirait 2 milliards d’euros dans son développement.

AFFAIRES

LE PEN

Elle a déclaré qu’elle négocierait avec l’Union européenne pour que les petites et moyennes entreprises, les artisans et les entreprises locales soient prioritaires dans les appels d’offres publics pour les projets de transition verte et de rénovation.

MACRON

Son gouvernement s’est engagé en novembre à mettre fin au financement public du pétrole, du gaz et du charbon sans relâche d’ici la fin de 2022. Il propose de lier le salaire des dirigeants des grandes entreprises à la réalisation de leurs objectifs environnementaux et sociaux. Il veillerait également à ce que les entreprises indiquent clairement aux consommateurs l’impact environnemental de leurs achats.

Il a également vanté les vertus d’une économie circulaire tournée vers le recyclage, sans entrer dans les détails.