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Fruits et légumes : les aliments les plus gaspillés par les Français

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10 millions de tonnes. C’est ce que représente selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) le gaspillage alimentaire annuel des Français, soit 30 kg par an et par personne. Parmi ces aliments, les fruits et légumes occupent la première place.

Si d’après une étude menée par la startup Squikit, 56,5% des Français se disent attentifs au gaspillage, les 3/4 d’entre eux jettent des aliments au moins une fois par semaine. Dans une enquête menée conjointement avec l’Institut YouGov en avril 2021, l’entreprise anti-gaspi Too Good To Go estime que les fruits et légumes représentent 42% du gaspillage alimentaire. Mauvaise conservation par les particuliers, normes de calibre imposées par la grande distribution… les facteurs conduisant à ce gaspillage sont multiples. 

Les normes de calibre

Arrivées en France au XXème siècle pour fluidifier les relations commerciales, les normes de calibre se sont construites sur des caractéristiques générales et spécifiques en vue de réguler et de normer la commercialisation et la vente des fruits et légumes en grande distribution. 

Les normes générales prennent en compte la qualité alimentaire et sanitaire des fruits et légumes, comme leur maturité ou leur qualité. Les normes spécifiques, à l’inverse, s’apparentent à des normes esthétiques puisqu’elles tiennent compte de l’aspect du fruit ou du légume (couleur, taille, forme etc). A ces normes, s’ajoutent des réglementations issus d’accords interprofessionnels nationaux qui ne s’appliquent qu’à certains produits, comme les pommes dont le poids minimum ne peut être inférieur à 90g. 

Un fruit ou un légume hors calibre sera donc privé de commercialisation. Pourtant, ces fruits et légumes représentent une part conséquente de la production : environ 40% comme le rappelle L’Intendance et disposent des mêmes propriétés que les fruits dits « de bon calibre ».

Consommateurs : apprendre à gérer sa consommation

Dans son étude, Too Good To Go évalue à 60% la part de Français qui jette des fruits et légumes. Et 82% d’entre eux déclarent le faire car une partie du produit a mûri ou moisi. Pour beaucoup, ce gaspillage s’explique par l’oubli ou le mauvais rangement des produits alimentaires. S’il est évident que la gestion de ses provisions est un des éléments centraux pour une pratique anti-gaspillage efficace, d’autres actions sont menées limiter les pertes.  

Forgé par l’économie circulaire, l’achat de fruits et légumes invendus s’est développé pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Très populaire chez les petits commerces, l’achat de fruits et légumes invendus permet de soutenir les petits producteurs en absorbant une partie de leurs pertes financières générées par les invendus.

Et les fruits et légumes moches ?

Conscient du gaspillage causé par la non commercialisation des légumes moches et du manque à gagner pour la grande distribution, plusieurs initiatives se développent. Du côté de la grande distribution, différentes campagnes ont été menées pour promouvoir les légumes moches. La lutte contre le gaspillage alimentaire a aussi été investi par différentes start-up comme Pimp Up, qui vend des paniers de fruits et légumes moches, collectés chez des producteurs locaux. 

Le renforcement de la législation permettra-t-il de limiter ce gâchis alimentaire ? Entrée en vigueur au 1er janvier 2022, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) prévoit une série de mesures en faveur de la lutte contre le gaspillage alimentaire. L’objectif principal de cette loi est de réduire de 50% le gaspillage alimentaire pour 2025 par rapport à son niveau de 2015 dans les domaines de la consommation, de la production, de la transformation et de la restauration commerciale. Les sanctions prévues par cette loi en cas de destruction d’invendus alimentaires associés aux initiatives entrepreneuriales anti-gaspillage sont de bon augure pour la réduction du gaspillage alimentaire tricolore.

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