Les panels de citoyens jugés « toujours utiles » malgré la déception après la Convention sur le climat

Les panels de citoyens jugés « toujours utiles » malgré la déception après la Convention sur le climat

Lors de la dernière session de la Convention citoyenne sur le climat qui s’est tenue le week-end du 27 et 28 février, les participants ont donné au gouvernement un score épouvantable sur la mise en œuvre de leurs propositions de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Malgré leur déception face à la réponse du gouvernement, ils ont déclaré que le format de la convention des citoyens reste important pour que les citoyens aient une voix.

Lors de la dernière session, les participants ont constaté que « les conventions citoyennes peuvent améliorer la vie démocratique », a tweeté Mathilde Imer, qui était membre du comité directeur de la Convention citoyenne sur le climat (CCC).

Les 150 participants à la Convention se sont réunis sept fois entre octobre 2018 et juin 2019. Les organisateurs ont estimé que la huitième et dernière session du week-end dernier était essentielle, car elle a donné aux participants l’occasion de réagir aux réponses du gouvernement à leurs 149 propositions de réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre de la France d’ici 2030.

Le président Macron avait déclaré qu’il prendrait les propositions de la convention « sans filtre », et les conventionnels ont été contrariés lorsqu’il a semblé revenir sur sa promesse.

Lors de la session finale, les participants ont déclaré qu’Emmanuel Macron et le gouvernement avaient proposé des politiques et un projet de loi sur le climat qui manquaient d’ambition. Et pourtant, ils croient toujours au processus de panels de citoyens.

La Convention mise sur le Parlement pour accentuer les ambitions climatiques du pays

Plusieurs participants ont déclaré qu’ils comptaient désormais sur le Parlement pour modifier et accroître les ambitions du projet de loi sur le « déséquilibre et la résilience climatiques » présenté par le gouvernement le mois dernier, destiné à mettre en vigueur plusieurs des propositions de l’Assemblée.

S’adressant lundi à la commission parlementaire spéciale préparant les débats sur le projet de loi, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a défendu le projet de loi du gouvernement, affirmant que l’ambition ne manquait pas, même si toutes les mesures proposées par l’assemblée des citoyens n’étaient pas incluses.

« Sur ce qui est en jeu, nous avons pris l’esprit de tout ce que les membres de la convention citoyenne voulaient », a-t-elle déclaré.

Le gouvernement n’a pas repris toutes les propositions « parce que nous avons pris en compte qu’il y avait un certain nombre de points qui nécessitaient soit une adaptation, soit un travail avec les parties concernées pour que cela soit mieux accepté », a-t-elle expliqué, en donnant comme exemple le secteur de l’aviation, qui a pris une mesure financière lors de l’épidémie de Covid-19, et hésite à mettre en place des mesures de réduction des émissions de carbone.

« Ce projet de loi est toujours ambitieux, et vous entendrez que certains le trouvent trop ambitieux, qu’il va trop vite, trop loin, que c’est trop compliqué », a-t-elle déclaré aux législateurs, ajoutant que ce sera à eux d’amender et d’adopter la loi à la hausse. « Le Parlement est souverain et adoptera ce qu’il veut », a-t-elle déclaré.