L’Hémisphère Nord en proie à des épisodes caniculaires plus forts et plus fréquents

L’Hémisphère Nord en proie à des épisodes caniculaires plus forts et plus fréquents

Dans une étude publiée récemment dans la revue Nature Communication, une équipe de chercheurs chinois s’est intéressée aux canicules nocturnes. Selon leur résultat, ces épisodes de chaleur devraient être de plus en plus nombreux dans l’hémisphère nord au cours des prochaines années. Au point de poser certains risques pour la santé de l’être humain… Explications.

On appelle « chaleur cumulée extrême » une période de 24 heures au cours de laquelle les températures maximales et minimales sont, de jour comme de nuit, dans les 10% les plus élevées jamais enregistrées. Ces périodes de canicule posent un sérieux problème pour la santé : elles empêchent le corps humain de profiter des températures nocturnes, habituellement moins élevées qu’en journée, pour se rafraichir.

Une équipe de chercheurs chinois s’est lancée dans l’étude des températures de l’hémisphère nord, la partie supérieure du globe où habitent environ 90% de la population terrestre, sur une période s’étalant de 1960 à 2012. Les résultats de ces observations sont simples : la fréquence et l’intensité des épisodes caniculaires n’ont cessé d’augmenter au cours de ces 60 dernières années. Mais ce n’est pas le pire.

L’équipe scientifique en charge de cette étude a décidé d’utiliser des modélisations régionales afin de calculer des données météorologiques prévisionnelles pour les prochaines décennies. Le résultat est sans appel : les épisodes de chaleur cumulée extrême devraient quasiment quadrupler d’ici la fin du 21ème siècle.

Selon les calculs de l’Académie chinoise des sciences météorologiques, l’exposition humaine aux canicules devrait être multipliée par 4 d’ici l’horizon 2100 : la durée cumulée totale de ces épisodes de chaleurs extrêmes passera de 19,5 milliards de journées au cours de la décennie 2010 à 74 milliards au cours de la décennie 2090.

Cette hypothèse a été calculée sur la base d’une croissance limitée de la population mondiale et de la limitation des émissions de gaz à effet de serre telle qu’envisagée par l’Accord de Paris pour le climat (soit une hausse des températures terrestres moyennes nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, un objectif quasiment hors de portée).

Dans le pire des scénarios (une réduction des émissions de CO2 non maitrisée et une forte croissance démographique), l’augmentation de l’exposition humaine aux canicules pourrait augmenter selon un facteur 8 : soit 172,2 milliards de journées humaines d’exposition.

« Ce type mésestimé de chaleur extrême augmente de façon significative en fréquence et en intensité. Et ces tendances à la hausse devraient se poursuivre et même s’accélérer à l’avenir », ont simplement conclu Yang Chen, chercheurs à l’Académie chinoise des sciences météorologiques, et Jun Wang, de l’Institut de physique atmosphérique de Chine.