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Les banques ne résistent pas à la tentation du greenwashing

Les associations de protection de l’environnement Urgewald et BankTrack ont décidé de mettre la pression au secteur financier. Dans une enquête publiée il y a quelques jours, ces deux ONG dénoncent le double discours des acteurs financiers en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

Les deux ONG ont comptabilisé les différents types de financement accordés par les acteurs financiers aux entreprises qui développent des projets d’usine à charbon. Et le moins que l’on peut dire, c’est que les résultats sont effarants : entre janvier 2017 et septembre 2019, les groupes financiers ont permis aux entreprises soutenant le charbon de mobiliser 745 milliards de dollars de fonds.

À l’heure actuelle, il existe plus de 1.000 projets de centrales thermiques au charbon, l’énergie fossile la plus polluante, aux quatre coins du monde. Si ces projets venaient à être finalisés, le parc thermique mondial verrait sa puissance de production augmenter de 570 GW (+28%).

Les deux ONG environnementales affirment que les sociétés promotrices du charbon ont obtenu 159 milliards de dollars de financement directs auprès de 307 banques commerciales depuis janvier 2017. Certains établissements bancaires n’ont donc aucun scrupule pour financer des projets ouvertement néfastes pour l’environnement.

Sont notamment mentionnées la banque française BNP Paribas, son homologue américaine Citigroup, la banque espagnole sponsor de la COP25 Santander ainsi que deux banques japonaises Mizuho, Mitsubishi UFJ Financial group et Sumitomo Mitsui banking corporation.

« Les grandes banques européennes comme BNP Paribas et Barclays excluent le financement direct de projets pour les nouvelles centrales au charbon. Pourtant, elles continuent d’accorder des prêts aux entreprises qui les font avancer », s’étonne Greig Aitken, le responsable de la campagne climat de BankTrack.

La banque française BNP Paribas est donc un des établissements bancaire qui freine le plus l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris pour le Climat. Pourtant, elle a récemment annoncé sa volonté d’œuvrer pour la défense de l’environnement en confirmant son désengagement du secteur du charbon (d’ici 2030 pour l’Union Européenne et 2040 pour le reste du monde).

Contacté par l’AFP, la BNP a contesté ces chiffres. L’établissement a même affirmé avoir cessé de financer des projets de centrale à charbon depuis 2017. « Le nombre de nouveaux projets financés par BNP Paribas est donc nul en 2019 », assure le porte-parole du groupe.

Urgewald et BankTrack ont donc décidé de dénoncer le double discours des grandes banques mondiales et rappellent la tentation que représente le greenwashing. « La plupart de ces grandes banques reconnaissent les risques du changement climatique mais leurs actes sont une gifle à l’accord de Paris sur le climat », explique Greig Aitken.

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